Aujourd’hui, le Christ monte sur la montagne avec Pierre, Jacques et Jean. Il prie. Son visage, son vêtement manifestent une métamorphose.
Lorsqu’il y a six ans, après une confession, mon curé m’appelle au diaconat, ma réponse est immédiate : oui ! Aujourd’hui, je sais que le Christ m’a rejoint là où je me trouvais. Je ne demandais rien, j’étais heureux de mon « confort spirituel ». Je me suis aperçu de la métamorphose : ce confort a disparu, tout est questions et doutes. Mon regard sur moi-même, les autres, le monde, a changé. Mais c’est tellement mieux ! Je ressens une vie nouvelle qui bouge, fermente, brûle. La prière devient une nécessité, l’écriture, une vraie nourriture, mais je suis encore loin du but.
Le Christ m’appelle comme serviteur ! C’est presque présomptueux mais je m’en réjouis. Pourtant tout est comme avant, les mêmes défauts, les mêmes envies, mais la joie est là , clairement là , celle de servir. Ce n’est pas simple, les habitudes culturelles freinent les élans spirituels, l’environnement familial est à préserver. Mais la lumière est bien là , dans le cœur ; elle illumine et réchauffe. Elle n’y était pas avant ! Je ne me fais pas l’effet d’être un prototype, et ne suis sujet à aucun emballement spirituel. Etre serviteur, ce n’est pas faire des choses notables, forcément importantes, spirituellement conséquentes. Ce serait plutôt porter avec le Seigneur ce que l’on ne pourrait porter soi-même. Il sait tout, connait tout de moi plus que moi-même, alors inutile de prétendre être fort.
La transfiguration du Christ dans l’Evangile d’aujourd’hui est vécue par chacun d’entre nous. Lorsque nous avons un geste d’amour, la joie est en nous, et nous sentons bien que c’est la vraie vie, la vie éternelle. Aujourd’hui, le Seigneur nous dit : « Celui-ci est mon fils bien aimé – Ecoutez-le ! » N’ayons pas peur de l’écouter ; comment l’écouter – faisons silence !
Jean-Louis CHOPLIN, diacre permanent