Bénédiction urbi et orbi du Pape François

Le pape François s’est incliné devant l’icône de la Vierge Marie et devant le grand crucifix, et, après la lecture de l’Evangile, il a commenté l’Evangile de la tempête apaisée dans saint Marc (Marc 4, 35-40).

Le pape a indiqué la situation de l’humanité à la croisée des chemins: « Un temps de choix. (…) C’est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur, et vers les autres. »

Il a rendu hommage – comme lors de la messe matinale – à ceux qui se dévouent pour les autres en ce moment, avec cette évidence que personne ne se sauvera seul: « Et nous pouvons voir de nombreux compagnons de voyage exemplaires qui, dans cette peur, ont réagi en donnant leur vie. C’est la force agissante de l’Esprit déversée et transformée en courageux et généreux dévouements. C’est la vie de l’Esprit capable de racheter, de valoriser et de montrer comment nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les évènements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul. »

« La prière et le service discret : ce sont nos armes gagnantes! », a insisté le pape.

Le pape a actualisé l’épisode évangélique en disant: « Nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. »

Il a constaté cet effet de la crise du coronavirus sur le monde: « La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. »

Il se dessine au contraire une fraternité nouvelle, a fait remarquer le pape: « Reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères. »

Le pape a comme confessé les erreurs et le rythme effréné du monde jusqu’au coup d’arrêt du confinement: « Nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. »

Mais en même temps, le pape a indiqué un remède: « Seigneur, tu nous adresses un appel, un appel à la foi qui ne consiste pas tant à croire que tu existes, mais à aller vers toi et à se fier à toi. »