Comme prévu, Utopia a besoin de mobiliser notre accueil pour 8 personnes. En effet, la saison du logement des migrants sur Paris est entrée dans une phase de gestion « lourde » . le nombre des familles ayant besoin d’un hébergement quotidien avoisine la centaine.

Le 21 au soir, Brigitte, Claire, Mayel, Sarah qui se sont portés volontaires accueilleront une famille ivoirienne : la maman et ses 7 enfants.

Garance est venue faire le point des besoins dans notre logistique : nous augmentons le lot des serviettes de toilette ; les produits hygiéniques ont déjà été donnés par les paroissiens et constituent un bon stock. Le responsable de la brocante ( qu’il soit remercié ) offre sept draps. Utopia nous livre encore 3 matelas gonflables. Elle prépare la literie de manière à ce que les bénévoles se concentrent sur l’accueil des enfants.

Claire :

« Madame Kouyate et ses enfants ( 6 à 16 ans) arrivent vers 20h 15 à l’accueil de la Paroisse ; les enfants sont contents de reprendre la nourriture ( pain, fromage, mangue apportée par Sarah) tous autour de notre grande table- ils avaient déjà mangé. Le chocolat chaud, préparé par Brigitte et sa tablette de chocolat aux noisettes remportent un franc succès  ! Mayel qui est lui-même originaire du Sénégal a parlé du pays avec les garçons et les a fait rire..  La mère de famille a bien apprécié la mangue à l’heure où elle a pu rompre le jeûne du ramadan.

Parmi les enfants, l’aîné et un plus jeune parlent un peu français : ils s’efforcent de le lire et de le parler. Claire aide le garçon de 12 ans à déchiffrer des mots simples d’un livre d’images. L’aîné, Fodé,  a arrêté l’école en classe de CP et aujourd’hui il a 16 ans … C’est lui qui gère tout . Ils ont perdu leurs papiers ivoiriens, c’est ce que nous apprenons.

La communication s’est très bien passée , même si la langue maternelle de la famille , le bambara, n’est pas forcément entièrement comprise mais en tout cas, plusieurs prénoms ont été retenus :  Idrissa, Khalifa, Al Oussein, Al Assan, Adama ( le plus jeune) , Ibrahim. Ce qui se dégage, c’est une famille très respectueuse et heureuse d’être mise à l’abri ( grand sourire de bonheur de la mère). »

Accueil du 22    Alma, Martine, Victorine

 Martine :

« Tous avaient une mine bien reposée et plein d’entrain le matin. Ils m’ont confirmé avoir bien dormi. Les 2 aînés sortaient de la douche à mon arrivée et j’ai préparé avec Alma le petit-déjeuner pour 3 enfants ainsi que pour la maman : café au lait, pain/beurre + confiture et viennoiseries offertes en grande quantité par Petit Jean. Je leur ai apporté bananes et oranges qu’ils ont pris avec eux avec les restes des pains. Échanges faciles avec les enfants ; Alma a rejoint les 2 petits derniers à l’espace jeux pendant que je faisais la vaisselle et le nettoyage des sanitaires. Victorine après avoir pris en main le lavage des draps de façon très efficace a conversé avec la famille qui lui a dit qu’après avoir transité par le Mali, la Lybie et l’Italie, ils sont arrivés en France il y a 2 jours et qu’ils n’ont plus aucun papier car ils les ont perdu en route . Selon Victorine, il est prévu qu’ils se rendent à l’Ambassade de Côte d’Ivoire pour tenter de résoudre ce problème.

Les remerciements au moment de les quitter ( finalement on ne les quitte pas ) ont été très appuyés et nombreux. Ce sont des personnes réellement attachantes.

Je les conduit en métro et à pied jusqu’à l’accueil de jour, quai d’Austerlitz. »

Suite de l’accueil – le soir du 22– Garance, Claire, Clara, Pascaline

Garance

« La famille n’a pas pu avoir un hébergement via le 115. Donc,les Kouyate sont finalement revenus à 20h30 à la paroisse : Clara nouvelle bénévole, moi et Claire y étions.
Nous sommes heureuses de les retrouver et eux aussi visiblement !
Nous apprenons rapidement qu’utopia56, débordé, n’a pas pu distribuer assez de diner : ils en ont 3 en tout. Providence … Bernadette une paroissienne quelques minutes avant a donné au Père Thomas, deux plats de poulet / riz, et j’avais amené de quoi rompre le jeûne : dattes, lait fermenté, fruits.
Tout est rapidement installé et ils dévorent l’ensemble. Clara gère le diner tandis que Claire et moi, aidées des aînés, installons la literie.
C’est chouette car ils connaissent les lieux et sont comme chez eux : la maman fatiguée a mal au dos et se couche, les cadets farfouillent dans les livres et jouent avec des nouveautés amenées par Pascaline☺️, d’autres se douchent … bref!! Quelle vie dans cette crypte !  🌈
Nous faisons le constat comme souvent qu’ils dorment avec leurs vêtements de journée, peu ou pas de bagages et la « nuisette » ne fait pas partie des priorités … On dégote alors quelques teeshirts et Pascaline regardera prochainement aux vestiaires hommes / femmes pour des grands tee shirts de nuit.
Lors de nos échanges, Fode, l’aîné, nous apprend qu’ils ont mis un an pour arriver de Côte d’Ivoire, traversant les pays dont ils ont parlé la veille…
Aujourd’hui ils ont rencontré à l’accueil de jour « aurore » une assistante sociale et demain ils ont d’autres rendez-vous. Ils ne devraient pas rester longtemps avec Utopia56 : tant mieux!
Nous les quittons à 22h. »

Accueil du 23 avril

Brigitte, Clara, Marie-Christine :

« Lorsque nous sommes arrivées, toute la famille dormait encore, nous avons commencé à mettre sur la table les viennoiseries que Brigitte avait ramenées. Pendant que Marie- Christine et Brigitte se sont occupées des draps housses, Clara prépare café ou chocolat chauds, selon les envies, aux enfants et à la maman. Tous ont très bien mangé, crêpes et confiture, petites madeleines,  pain,  un vrai bon petit déjeuner nourrissant ; attablée , la maman a un coup de cafard au milieu de tout cela ; heureusement les plus jeunes sont bien pris en charge par les aînés et  la tablée est vivante mais pas bruyante ! Avant de partir la mère s’est servie dans la caisse des  produits d’hygiène et a pris 1 shampooing, 3 gels douches, un rasoir et deux confections de protections hygiéniques. Les enfants ont tous aidé pour la vaisselle et le rangement les matelas ( ils l’ont fait sans que l’on leurs demande). Avant de partir, j’ai ( Clara)  proposé au plus petit de ramener l’épée… Il me semble en avoir une chez moi à donner. A 9h 30, Marie-Christine et Clara au métro :  nous faisons passer une bonne partie de la famille sur nos Pass-navigo. Nous nous disons au revoir  , sourires, poignées de mains : le passage du métro ressemble à une réunion de famille qui se termine.
Nous sommes parties à 9h30. »