De 1934 à 1936, George Desvallières réalise ce Chemin de Croix à la demande de Paul Tournon, l’architecte de l’église du Saint-Esprit. Il a été pensé en même temps que l’architecture de l’église et non pas rajouté après la construction ; il en fait donc partie intégrante.

Au bas des fresques, chaque tableau a été peint sur une toile marouflée sur le ciment.  Ce sont 14 toiles dont 12 carrées de taille identique et 2 plus grandes rectangulaires. Ces 14 panneaux ne forment qu’une seule et unique œuvre.

 

Avec énergie, Desvallières, peintre combattant, s’oriente vers un certain expressionnisme. Il lacère la toile à grands coups de brosse, se souciant moins des détails que de l’expression. La manière est éloquente « J’ai voulu qu’on n’entrât pas dans l’église du Saint-Esprit sans comprendre que Jésus a souffert pour nous », confiait-il dans une conversation particulière, au terme de l’entreprise, en 1936.

La cohésion de l’ensemble tient à l’unité des couleurs et à la répétition de certains éléments formels ou symboliques. Si les bruns et les gris dominent, la couleur verte revient constamment sous forme végétale, symbole d’espérance.

De station en station, un pilier ou une arche suggèrent la présence d’un pont et structure la composition. Le Christ est bien ce Pont entre Dieu et l’homme. On retrouve aussi des communiants ; ils représentent le peuple chrétien de toutes les époques.

Cette peinture considérée comme un de ses chefs d’œuvres, ne laisse pas indifférent et produit une certaine émotion, marque d’une œuvre profondément sincère.

 

Martine