« Seigneur, prends pitié du pécheur que je suis » (Luc, 18, 13)

Frères et sœurs

Prier est une nécessité vitale. Notre situation de confinement nous donne l’occasion d’intensifier notre vie de prière. Mais la qualité d’une prière dépend de la qualité du cœur qui prie. L’évangile de ce Samedi de la 3ème semaine de Carême nous présente la prière de deux hommes dans le Temple, un pharisien et un publicain. La prière du pharisien consistait essentiellement dans une énumération de ses œuvres et de ses qualités devant Dieu. Il commence en se surclassant. Il rend grâce à Dieu de ce qu’il n’est pas comme les autres hommes qu’il juge pécheurs. Si l’on peut apprécier ses efforts pour rester digne devant Dieu à travers l’observance de la loi, il faut tout de même constater qu’il lui manque l’essentiel, l’amour du prochain et l’humilité. Il a oublié cette Parole de l’Écriture Sainte : « c’est l’amour que je veux et non les sacrifices » (Osée 6,6 ; Mt 9, 13). De plus son regard n’est pas tourné vers Dieu, mais vers lui-même.

De son côté par contre, le publicain, profondément conscient de son indignité devant Dieu, « n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ». Il passa tout le temps de sa prière à battre sa coulpe devant un Dieu qu’il savait miséricordieux : « Seigneur, prends pitié du pécheur que je suis » (Luc, 18, 13). C’est une prière empreinte d’humilité, de sincérité et de confiance. Sainte Thérèse d’Avila disait que l’humilité est la vérité. Elle n’est pas un quelconque complexe de culpabilité, mais une disposition d’amour.

Cette supplication du publicain, chacun de nous peut se la faire sienne. Nous sommes tous d’une manière ou d’une autre redevables devant Dieu. Nous avons tous besoin de son pardon et de sa miséricorde. Toute personne qui se regarde en vérité dans la lumière de l’évangile ne peut prétendre être juste.

En cette période d’épreuve et de confinement où nous ne pouvons plus nous rendre à l’église pour prier, nos maisons, nos demeures peuvent devenir des églises domestiques. Car le Christ nous rejoint là où nous sommes et dans la condition dans laquelle nous nous trouvons. Nous pouvons nous mettre en sa présence, lui présenter notre vie, nos bonnes et moins bonnes actions, et lui demander de changer notre cœur de pierre en cœur de chair. Cette situation dans laquelle nous vivons peut être pour nous l’occasion de nous poser et de nous reposer en Dieu dans la prière.

Prions le Seigneur de nous donner l’humilité et la confiance du publicain, pour que notre prière trouve grâce devant Lui.

 

P. Thomas