Nous sommes créés à l’image de Dieu et partageons bon nombre de ses attributs, à un degré moindre bien sûr : l’amour, la miséricorde, la fidélité, etc. D’autres attributs, comme son omniprésence, son omniscience, son omnipotence et sa sainteté, lui sont propres.

L’adoration est la forme de prière primordiale, qui correspond aux premiers mots de la prière que Jésus nous a enseignée : « Notre Père, qui es aux cieux ». Elle consiste à s’agenouiller devant Dieu en pensant à ce qu’Il est en lui-même (proskuneo, en grec, signifie à la fois « se mettre à genoux » et adorer). De là peuvent jaillir la prière d’action de grâce et la prière de demande.

Nous avons beaucoup de mal à nous tenir à notre juste place devant Dieu. Nous voudrions tant être plus intelligents et plus forts, comprendre les raisons pour lesquelles Dieu permet toutes les catastrophes qui s’abattent sur le monde, etc. Bref, nous avons beaucoup de mal à accepter notre condition de créatures, limitées et fragiles. Nous sommes souvent tentés de blasphémer, en disant à Dieu : « Tu aurais dû ne pas permettre cette épreuve, tu aurais dû faire ceci et cela

Le Christ nous a dit que « Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » (Jn 4,24) Cela signifie que pour adorer Dieu, nous devons être unis au Christ lui-même, l’adorateur par excellence, et habités par l’Esprit Saint, qui nous offre les dons de crainte et de piété.

 

JESUS, LE PARFAIT ADORATEUR DU PERE

Vrai Dieu et vrai homme, Jésus a un corps, mais aussi une âme humaine de créature et, par conséquent une volonté humaine capable d’obéir à la Volonté divine. On le voit bien quand il dit à son Père avant de se laisser arrêter par les soldats : « Que ta volonté soit faite et non la mienne » ! Maxime le Confesseur (+662) s’est fait le champion de cette vérité, proclamée au 3ème Concile œcuménique de Constantinople (681) : Il n’y a qu’une seule Personne en Jésus, la Personne divine du Verbe, mais Il a deux natures et deux volontés, sa Volonté divine et sa volonté humaine. Si Le Verbe s’est fait homme, c’est en effet pour entraîner les hommes dans son adoration du Père. Jésus a su dire un « Oui » parfait à la Volonté du Père. Dès son entrée dans le monde, il Lui a dit : « Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m’as formé un corps. Alors j’ai dit : »Me voici ; Je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté » » (Hb 10, 5-7). C’est cette obéissance qui nous sauve : Jésus nous donne son Esprit pour que nous puissions à notre tour obéir à la Volonté du Père et accepter de ne pas être Dieu.

Le Don de crainte

de Dieu est une disposition habituelle que le Saint-Esprit met dans l’âme pour la tenir dans le respect devant la majesté de Dieu et dans la dépendance et la soumission à ses volontés, l’éloignant de tout ce qui peut déplaire à Dieu. Ce don est le fondement et la base de tous les autres, parce que la première démarche sur la voie de Dieu est la fuite du mal, laquelle se rapporte à ce don. C’est par la crainte qu’on parvient au sublime don de la sagesse. On commence à goûter Dieu quand on commence à le craindre, et la sagesse, réciproquement, perfectionne la crainte. « La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse » (Ps 110).