En ce mois de mars, je voudrais raconter l’histoire de ma guérison de l’alcoolisme. En effet, le 16 mars 2021, je fête le 40ème anniversaire de ma délivrance de mes chaînes de l’alcool. À combien je veux témoigner de la puissance de la prière lorsqu’elle est faite par plusieurs chrétiens qui ont vraiment la foi en la prière.

Il y a 40 ans, le 16 mars 1981, j’ai demandé en effet à un groupe de chrétiens de bien vouloir prier pour que le Seigneur me délivre de ma dépendance, de cette addiction à l’alcool. Depuis mon plus jeune âge, je suis tombé dans le piège de l’alcool. Au début, c’est comme l’entrée dans un tunnel grand ouvert qui petit à petit se referme au point de vous faire mourir dans tous les domaines ; familial, professionnel, de santé. Bref la mort de ma vie aussi sur le plan de vie chrétienne. Pendant longtemps, je m’étais aperçu que je buvais plus que ce qui est normal, mais cela ne me gênait pas vraiment. Apparemment, je supportais bien cette vie, adolescent j’ai fait des études au conservatoire de musique de Versailles en classe de trompette, piano, solfège et orgue d’église. J’étais même un chrétien très vivant dans ma paroisse de Paris, où je fus l’organiste de 1964 à 2005 et aussi professeur de musique de 20 à 55 ans au collège et au primaire. Vers 24 ans environ, j’ai commencé à avoir des malaises, de la tétanie, à cause de l’alcool. À ce moment, j’ai pensé plus d’une fois à cesser ou à réduire ma consommation d’alcool, mais très vite, je me suis rendu compte que je n’y arrivais pas et, peu à peu, j’ai sombré dans ce fléau jusqu’à l’âge de 31 ans. Oui, j’étais triste parce que j’étais conscient que le Seigneur m’avait créé pour que je vive et non pour la mort… Depuis longtemps, je demandais au Seigneur de me guérir, mais rien n’y faisait. J’en avais parlé à un prêtre et celui-ci m’avait dit :

« Si tu demandes au Seigneur de te guérir, tu peux être sûr qu’il te guérira et qu’il entend tes prières, mais si un jour tu fais l’expérience de demander la guérison par la prière communautaire, tu verras, tu l’obtiendras beaucoup plus vite. »

Cependant à cette période, j’étais beaucoup trop honteux d’avouer mon addiction et je vivais dans la hantise que cela se sache. Puis vint le jour, je m’en souviens comme si c’était hier, j’avais tellement la foi en Jésus, que j’avais la chance de connaître en vivant ma vie de chrétien malgré mon problème.

 

 

Ce soir- là, j’ai tellement cru en ces paroles d’Évangile où le Christ dit :

« Demandez et vous recevrez »

« Lorsque deux ou trois personnes se mettent d’accord pour demander ».

« Venez à moi, vous tous qui peinez et souffrez, et je vous soulagerai ».

« Si vous avez la foi grosse comme une graine de moutarde, vous pouvez demander à cette montagne de se déplacer ».

J’ai alors demandé à un groupe de chrétiens de prier pour ma délivrance. Nous étions 6-7 personnes chrétiennes convaincues de la force de la prière. Nous avons évoqué l’Esprit saint, le Seigneur et Marie. Ce soir-là, j’étais comme l’aveugle Bartimée de l’Évangile qui criait sur le bord du chemin ; « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! ». J’étais si pauvre, misant tout sur la miséricorde de Dieu et croyant en Lui. Le résultat fut à la hauteur, à la grandeur du Seigneur, car depuis le 16 mars 1981, cela fait 40 ans que je n’ai jamais plus touché à l’alcool, et ceci, sans faire d’effort. La paix intérieure fut immense et une joie profonde qui dépassait toutes mes espérances m’a envahi. Très vite, j’ai compris que ma guérison n’était pas faite seulement pour moi, mais pour que je devienne un témoin de celui qui peut tout « Rien n’est impossible pour Dieu ». Alors j’ai compris que je devais dire aux autres que Jésus est encore bien vivant aujourd’hui et qu’il est prêt à nous guérir de nos maux à condition que l’on accepte de se laisser guérir par lui, car il respecte infiniment nos choix. Depuis j’ai bien souvent témoigné dans des revues catholiques, dans des assemblées d’église, comme à Ars, le petit village du saint Curé d’Ars, devant 4000 personnes rassemblées pour « Un peuple en fête pour célébrer le Seigneur ». Moi qui avais si peur autrefois de parler de ma prison, voilà que j’étais devenu un homme libre !

Aujourd’hui, je voudrais terminer mon récit en vous invitant à croire que tout est possible pour le Seigneur et que vous êtes aimé personnellement par le Dieu des Miséricordes. Il s’intéresse à vous malgré votre petit être, son amour est infini. Je vous propose de faire ce geste de foi. Le Seigneur a dit : « Si vous avez la foi comme une graine de moutarde… » Moi, je dis ; « Pensez que vous avez une petite graine de moutarde dans votre main et placez cette main sur un endroit que vous aimeriez voir changer /guérir et demandez au Christ de vous aider ».

Je souhaite vivement quand la pandémie de la Covid sera terminée, lorsque l’on pourra de nouveau se rassembler, organiser une veillée de prière avec l’accord de notre Curé afin de demander la guérison de ceux qui en feront la demande.

Avec moi, le 16 mars 2021, je vous invite à rendre grâce pour cette guérison qui a changé ma vie complètement. Aujourd’hui, je suis organiste à Plestin et j’entraîne par la musique à rendre grâce au Tout Puissant.

Je termine en disant qu’après ma guérison, je n’ai jamais été suivi médicalement pour mon alcoolisme et je n’ai jamais été tenté. Après ma guérison, je suis allé à l’église tous les jours pour rendre grâce au Seigneur afin d’être comme le seul des dix lépreux de l’Évangile qui vient rendre grâce au Seigneur. Je me souviens que le lendemain de ma guérison, à la sortie de mon travail, je suis allé dans l’Église du Saint-Esprit de Paris XIIe et étais en prière, très vite, une voix de l’intérieur m’a dit : « Ne faut-il pas remercier le Seigneur, va et joue de l’orgue en remerciement ». Peut-être que le 13 mars prochain, une messe d’Action de grâces pourra être célébrée.

Aujourd’hui, j’ai 70 ans et je suis père de six enfants. En me redonnant la vie le jour de ma guérison, le Christ m’a donné la joie de donner la vie à mes enfants « La vie appelle la vie ». Gloire soit au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Avant ma guérison, je n’imaginais pas ma vie sans alcool, je vis heureux sans les boissons alcoolisées. Le soir de ma guérison, nous avons beaucoup chanté la gloire de Dieu et mis Sa Parole en évidence. Le seul mérite que je puisse m’attribuer est d’avoir accepté de me laisser saisir par le Christ et d’avoir abandonné ma vie entre ses mains. Lui, iI a fait le reste en abondance. Pour une demande de grâces, il faut beaucoup de louanges.

« Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit »

 

Arnold Cooreman