Le miracle de la source

Crédit photographique Bruno Parnaudeau

 

Inspiré par la vie de Saint François d’Assise, Giotto di Bondone, le grand peintre précurseur de la renaissance italienne, a peint à fresque la vie du saint dans la basilique d’Assise. Il s’est appuyé sur les textes de saint Bonaventure, la « Legenda Major » (1263). Emile Beaume, sur la fresque de l’église du Saint Esprit, illustre quelques épisodes marquants de la vie du saint, repris du travail de Giotto qu’il cite fidèlement.

 

Sous la figure de saint François prêchant aux oiseaux qui sera présenté prochainement, intéressons-nous à ce personnage habillé de jaune à l’attitude étrange, allongé sur le sol. En voici l’histoire : trop faible pour faire la route à pied, François monte à l’Alverne à dos d’âne tiré par un paysan. Au mois d’août, la chaleur est grande et l’ascension de la montagne pénible. À mi-chemin, le paysan épuisé s’écrie : « Je n’en peux plus, je meurs de soif ». Pris de compassion, François descend de l’âne, s’agenouille et prie. Puis il s’adresse au paysan « cours vers cette roche. Le Seigneur vient d’en faire jaillir une source d’eau vive ». Le paysan se précipite pour en boire avidement.

 

L’originalité de l’artiste de notre église est d’avoir éliminé les éléments distinctifs de la représentation de Giotto : le paysage, l’âne, les témoins de la scène, pour en garder l’élément signifiant : le muletier allongé sur une terrasse rocheuse basse. Il a retenu le vêtement (mais pas sa couleur), l’allongement de la jambe au pied replié particulièrement réaliste.

Cette image est en totale harmonie avec une strophe dédiée à sœur Eau du  «Cantique des Créatures» – dit aussi « Cantique de Frère Soleil » – de François d’Assise lui-même :

« Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur eau,

qui est très utile et humble,

précieuse et chaste ».

 

Martine

Fresque :  «Les grands précurseurs de la Renaissance en art»

– Situation dans l’église : à côté du bureau de l’Accueil des prêtres dans l’église

– L’artiste : Émile Beaume (1888-1967)