Les disciples d’Emmaüs

L’année dernière, lors du pèlerinage de notre paroisse en Terre Sainte, alors que nous nous étions arrêtés au prieuré bénédictin d’Abu Gosh, j’ai acheté cette carte dans la boutique des moines. L’évangile de ce dimanche nous parle de la rencontre du Ressuscité avec deux de ses disciples qui s’en retournent à Emmaüs ; la carte m’a donc parue à propos.

Que voyons-nous ? Les deux disciplines qui marchent un peu penchés en avant, sous le poids de la tristesse et du questionnement. Le geste de la main droite d’un des disciples laisse à penser qu’ils sont en discussion, et comme nous le dit l’Evangile de Saint-Luc «…de tout ce qui s’était passé, …ils s’entretenaient et s’interrogeaient… » Remarquons qu’ils sont un peu dans l’obscurité et que l’on ne voit pas leur visage. Peut-être parce que chacun d’entre nous peut se reconnaître dans les disciples.

Ils sont vêtus de violet, une couleur qui inspire notamment la mélancolie, la solitude et la tristesse.

Notons aussi la branche de l’arbre sur la gauche qui indique le chemin vers l’avant, vers l’Espérance. Le chemin serpente, comme bien souvent nos vies qui ne sont pas des routes droites. Mais au bout, il y a le village d’Emmaüs, tel un refuge.

Jésus est derrière eux, tout en majesté, illuminé de blancheur, se tenant droit dans la lumière. On ne voit pas son visage mais c’est normal puisque nos yeux sont empêchés de le reconnaître. Tout absorbés par leurs préoccupations, ils n’ont pas senti sa présence et ils continuent d’avancer leur chemin. Jésus les rejoint et il va les aborder : « De quoi discutez-vous en marchant ? »

S’en suit alors la catéchèse de Jésus qui reprenant les Ecritures va leur interpréter ce qui le concerne. Pourtant, même si le cœur des disciples est brûlant à l’écoute de la Parole, leurs yeux ne se sont pas encore ouverts.

Il faudra attendre la fraction du pain pour que Jésus se révèle à eux et qu’ils le reconnaissent. Comme si Parole et Fraction du pain étaient indissociables pour notre compréhension du mystère pascal et pour alimenter notre foi.

MHM