J’ai commencé par chercher une définition de ce don, qui est le premier des dons du St Esprit.  J’ai retenu, la définition qu’en donne le Pape François dans sa catéchèse du 9 Avril 2014 :

« La sagesse c’est la grâce de pouvoir voir toute chose avec les yeux de Dieu » ;….La sagesse c’est ce que fait l’Esprit Saint en nous afin que nous voyons toutes choses avec les yeux de Dieu »

« Cela découle de l’intimité avec Dieu, de la relation intime que nous avons avec Dieu, de cette relation des enfants avec leur Père., Lorsque nous avons cette relation, l’Esprit Saint nous fait le don de la sagesse. Lorsque  nous sommes en communion avec le Seigneur, l’Esprit Saint agit comme s’il transfigurait notre cœur et lui faisait percevoir toute sa chaleur et son amour de prédilection ».

 

Pour croire que l’Esprit Saint agit en nous, il faut d’abord lui faire « confiance », croire qu’il agit, lui demander d’agir en nous, afin de nous laisser conduire par Lui.

Psaume 1

« Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants

« … mais qui se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit.

« Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps et jamais –« son feuillage ne meurt ;

« tout ce qu’il entreprend réussira….

 

Ceci veut dire qu’il faut se familiariser dans notre relation avec le Seigneur par une vie de prière et lui demander les dons de son Esprit. Ces dons, il nous sont fait de façon particulière à notre Confirmation.

C’est dans la prière que nous pouvons écouter ce que nous dit l’Esprit, que nous pouvons lui demander conseil, le reconnaître car il n’agit pas comme notre esprit qui suit ses instincts.

 

J’ai ensuite cherché, comment l’Esprit Saint a travaillé l’âme de Ste Jeanne JUGAN, notre fondatrice, elle qui à cause de la Révolution Française qui sévissait en France durant sa jeunesse, n’a pas pu recevoir beaucoup d’instruction, mais qui par la foi vive reçue de sa mère et plus tard par son appartenance à la Confrérie de la Mère Admirable, est devenue une âme de prière à l’école de Saint Jean Eudes. Elle nous laisse des paroles simples qui nous disent la profondeur de sa foi.

C’est dans la prière qu’elle a compris dans son adolescence qu’elle devait se consacrer à Dieu : « Dieu me veut pour Lui » a-t-elle dit à sa mère.

Un soir d’hiver 1839, alors qu’elle visitait des Personnes Agées, elle trouve l’une d’elle : Anne CHAUVIN qui était aveugle, près de sa sœur qui venait de mourir. Devant cette détresse, la compassion l’inonde. Elle ne peut laisser Anne auprès de sa sœur décédée. Elle la prend sur ses épaules, la monte chez elle, par un escalier étroit, et lui donne son propre lit. Pour elle-même elle mettra une paillasse par terre au grenier.

En son geste c’est Dieu qui la pousse à agir, elle le comprendra plus tard. Son geste de compassion humaine deviendra en effet, l’origine d’une Congrégation religieuse nouvelle dédiée aux Personnes Agées démunies.

Dans une tournée de quête, sa compagne qui connaît la région, lui conseille de ne pas sonner à telle porte. Elle lui répond : « sonnons en Dieu, et Dieu nous bénira » et contre toute attente, elle reçut là une bonne offrande. Sa réflexion prouve qu’elle était unie à Dieu et qu’elle n’agissait pas selon son inspiration propre.

Ayant beaucoup médité sur l’amour du prochain, Ste Jeanne JUGAN, enseignera à ses petites sœurs : « N’oubliez jamais que le pauvre c’est Notre-Seigneur ». C’est l’application pratique de l’enseignement du Seigneur : « ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que l’avez fait ».(Mat. 25,40).  C’est Dieu qui le lui a fait voir dans la prière.

La préfète de RENNES, à qui elle demandait l’autorisation de quêter sur le département d’Ille-et-Vilaine, lui dit au sujet de son projet : « C’est de la folie ». Elle répondit : « oui, c’est de la folie, mais si Dieu est avec nous, cela se fera ». Sa confiance, elle la mettait, non dans son entreprise, mais en Dieu qui l’inspirait.

Vers la fin de sa vie, elle disait : « Quand vous serez vieille, vous ne verrez plus rien… Moi je ne vois plus que le Bon Dieu …».

 

Ensuite j’ai regardé s’il y avait des traces de l’action de l’Esprit Saint dans ma propre vie et ma mémoire m’a fait remonter avec beaucoup de netteté, jusqu’au jour de ma confirmation reçue en 1948. (j’avais 7 ans) De la cérémonie, je m’en souviens comme si c’était hier. Nous étions plus d’une cinquantaine de jeunes à recevoir ce sacrement. Après la communion, dans mon action de grâce fervente, j’ai promis au Seigneur que le serai religieuse.

Bien sûr à sept ans, on ne sait pas grand-chose de la vie, mais je suis certaine que le Seigneur a veillé sur moi et ma protégée pour que je puisse atteindre ce but.

 

Ayant toujours plusieurs choses à faire, il m’arrive souvent de demander à l’Esprit Saint de me souffler par quel bout je dois commencer. Puis je me mets au travail. Très souvent je constate que le travail que je viens d’achever, était celui qui était attendu. Par exemple un bienfaiteur avait sollicité des explications et je venais de mettre à la poste le courrier avec ma réponse, lorsque me parvenais un appel téléphonique de relance de sa part.

De même, il y a des démarches difficiles à faire et qui coûtent à la nature, comme d’aller quêter. Même si c’est pour les Personnes Agées que nous tendons la main, c’est difficile. Je demande donc à l’Esprit Saint d’agir à travers la médiocrité de ma présentation des besoins de la maison. Je lui fais confiance pour le résultat c’est Lui, l’Esprit Saint qui touche les cœurs.

Lorsqu’il m’arrive d’être contrariée suite à une remarque ou réflexion désobligeante et alors que j’en suis responsable, j’offre ma contrariété à l’Esprit Saint, je lui en demande pardon, et très vite c’est lui qui ramène la sérénité dans mon âme.

Lorsque je souffre d’être écartée des responsabilités, j’essaie de lui faire confiance en lui disant : « Seigneur je ne vois que le présent et sans doute je me trompe sur moi-même et mes capacités, mais c’est toi qui sait où tu me mènes, je te fais confiance ».

Sœur Claire Marie