« A LA RENCONTRE DE L’AUTRE : MIGRANTS ET REFUGIES »

 17 MARS 2022

 8, rue de la Durance. Paris 12ème

 Organisé à l’initiative de la paroisse du Saint Esprit (Paris 12ème)

 

Depuis plusieurs années la communauté paroissiale du Saint-Esprit poursuit ses différentes activités à travers le thème fédérateur « A la rencontre de l’autre ! »

Dans le même esprit que nos soirées « Dialogue citoyen » (13 mars 2019) et « Dialogue réparateur » (22 mai 2019), à savoir un esprit de respect et d’écoute mutuels, de rencontre sereine, d’ouverture sur le quartier, avec – notamment – nos amis du dialogue interreligieux, nous avons décidé d’organiser une soirée sur le thème de « l’accueil des migrants et des réfugiés ».

C’est ainsi que se sont associés à nous, pour construire une réflexion collective sur le sujet, les responsables ou membres de la mosquée Nour du 12ème, du Temple Protestant du Foyer de l’Âme dans le 11ème, de la synagogue Chitvé Israël du 12ème, de La Camillienne association culturelle et sportive du 12ème ainsi que les paroisses de Saint Eloi et de Saint Antoine des XV-XX.

Cette soirée se voulait être :

  • un espace de rencontre, de dialogue et de partage permettant à toutes et à tous de s’exprimer librement et de prendre du recul sur cette question,
  • mais aussi un lieu de découverte des initiatives et engagements qui existent autour de nous à travers des témoignages.

Il ne s’agissait donc pas d’une réunion de débat politique ou sociétal à proprement parler, mais une chance de rencontre humaine et de découverte fraternelle de personnes, de ce qu’elles vivent et peut-être l’envie pour d’autres de s’engager sur le sujet.

C’est pourquoi il a été fait appel à des témoins (binômes migrant-accueillant) agissant concrètement sur le terrain avec des migrants, créant ainsi – en dépit de difficultés et d’échecs – des opportunités/chances d’intégration et des chemins/espaces de fraternité.

Cela aura permis de voir ce que chacun à notre niveau nous pouvons faire (notre regard, notre attitude, le soutien scolaire, ce qui favorise l’intégration, …).

Cela aura été aussi l’occasion de rétablir certaines données concernant les migrants, mais ne rêvons pas d’une tour d’ivoire protégée, l’immigration (économique, politique, environnementale) nous concerne forcément, et notre foi ne peut nous permettre l’indifférence. La rencontre avec l’autre, le dialogue, le service sont autant de sources de notre propre évolution spirituelle.

Pour prendre connaissance de la synthèse de cette réunion, on trouvera ci-après :

  1. La lettre d’invitation à la soirée adressée aux partenaires par le comité d’organisation de la soirée.
  2. Le texte de l’allocution d’introduction à la soirée et le programme.
  3. La synthèse et restitution finale des travaux en groupes.
  4. Les conclusions de la soirée
  5. Trois annexes : 1 – description des organisations présentes – 2 – tableau des groupes et 3 – quelques citations spirituelles et laïques


 

  1. Invitation aux associations et structures partenaires pour l’organisation de la soirée

Paris, le 2 février 2022

Madame, Monsieur, Chers amis,

 

« A la rencontre de l’autre ! »

 

Depuis un certain temps c’est le thème que nous poursuivons sous divers aspects, et, à cette étape, autour et avec des migrants.

Par-delà nos questions, inquiétudes, difficultés, quel chemin tracer ensemble pour une découverte     mutuelle, humaine et fraternelle ?

C’est sur ce sujet que nous vous invitons à échanger ensemble

 

Jeudi 17 mars 2022, de 19h à 22h,

8 rue de la Durance (Maison paroissiale), Paris 12ème (Métro Daumesnil)

 

Cette rencontre à l’initiative de la paroisse du Saint-Esprit, est préparée avec les responsables locaux d’associations musulmanes, juives et protestantes.

Elle se veut largement ouverte à tous les habitants du quartier, quels que soient leur situation, leur âge, leurs convictions.

 

Nous voulons être un espace de rencontre, de dialogue et d’échange permettant à toutes et à tous de s’exprimer librement, de prendre du recul, et d’écouter le témoignage et le point de vue de chacun avec bienveillance et respect.

De manière conviviale (et autour d’un buffet si les conditions sanitaires le permettent), la soirée se déroulera principalement en petits groupes, autour de témoins engagé(e)s sur le terrain.

Elles, ils nous feront part de leurs expériences concrètes, de leur découverte de personnes, de leurs échecs, mais aussi de leurs avancées en termes d’intégration et de fraternité.

Nous échangerons ensuite très librement les uns avec les autres.

Et à partir des remontées de tous les groupes, Anne Duthilleuil, Présidente de la Maison Bakhita,   nous apportera son éclairage.

 

Ce ne sera pas une réunion politique, mais une chance de rencontre humaine et de découverte fraternelle de personnes et de ce qu’elles vivent.

 

Nous vous invitons à diffuser très largement cette invitation autour de vous.

Nous tenons à votre disposition affiches et flyers dont vous trouverez des exemplaires ci-joints.

 

Pour toute question, n’hésitez pas à joindre les coordinateurs de la préparation de cette soirée : Yann Maubras 06 21 94 11 07 maubras.yann@orange.fr ou

Jean Perraudeau 06 32 32 95 31 perraudeau.jean@wanadoo.fr

 

Bien évidemment cette rencontre se déroulera dans le strict respect des règles sanitaires en vigueur à cette date (masque, passe vaccinal).

 

Nous vous remercions cordialement.

La Paroisse du Saint-Esprit,

avec l’ensemble des organisateurs.

 

 

  1. Texte de l’allocution d’introduction à la soirée (Yann Maubras)

 

Bonsoir à tous et bienvenue. Merci pour votre présence et, d’avance, pour votre participation active.

 

  1. Origine et histoire de cette soirée.

Depuis plusieurs années la communauté paroissiale du Saint-Esprit poursuit ses différentes activités à travers un thème fédérateur qui est « A la rencontre de l’autre ! »

Dans ce cadre, nous avions décidé, en septembre 2019, de le faire « autour et avec des migrants ».

 

Comme très souvent, nous avons souhaité que cette rencontre s’ouvre largement sur notre quartier, sur notre arrondissement. C’est ainsi que se sont associés très vite pour construire une réflexion collective sur le sujet, les responsables ou membres de la mosquée Nour du 12ème, du Temple Protestant du Foyer de l’Âme dans le 11ème, de la synagogue Chitvé Israël du 12ème, de La Camillienne association culturelle et sportive du 12ème ainsi que les paroisses de Saint Eloi et de Saint Antoine des XV-XX dont je salue, de notre part à toutes et à tous, la présence ce soir parmi nous.

Nous les en remercions car sans eux cette soirée n’aurait pas été possible.

 

Cette soirée était initialement prévue le 29 avril 2020 (oui, il y a déjà deux ans !) et déprogrammée en raison de la crise sanitaire (1er confinement). En septembre dernier nous avons repris les travaux de préparation. Elle aurait dû se tenir le 2 février dernier, mais fut de nouveau reportée (4ème vague). Donc cette fois ça y est !

C’est donc par un triste concours de circonstances que l’actualité tragique en Ukraine vient s’inscrire dans le thème que nous traiterons aujourd’hui.

 

  1. Objectifs de la soirée

Nous voulons être :

  • un espace de rencontre, de dialogue et de partage permettant à toutes et à tous de s’exprimer librement et de prendre du recul sur cette question,
  • mais aussi un lieu de découverte des initiatives et engagements qui existent autour de nous à travers des témoignages.

De manière conviviale et autour d’un buffet, la soirée se déroulera principalement en petits groupes, autour de témoins engagé(e)s sur le terrain.

Elles, ils, nous feront part de leurs expériences concrètes, de leur découverte de personnes, de leurs échecs, mais aussi de leurs avancées en termes d’intégration et de fraternité.

Dans les groupes, nous pourrons échanger ensuite très librement les uns avec les autres, dans un esprit d’écoute mutuelle de chaque témoignage et point de vue toujours avec bienveillance et respect.

Chacun s’exprimera en son nom propre, dans son intime conviction, n’engageant que lui-même. Chacun accueillera les propos de l’autre sans les juger ni les commenter.

 

Il sera proposé à chaque groupe de réfléchir, avec l’aide d’un modérateur, aux 4 points ci-dessous :

  • 1 point issu du témoignage du binôme témoin
  • 1 conviction
  • 1 question
  • 1 réflexion ou piste d’action envisageable

A partir des remontées de tous les groupes, Anne DUTHILLEUIL, Présidente de la Maison Bakhita, répondra aux questions et nous apportera son éclairage. La Maison Bakhita du diocèse de Paris, est un centre de ressources dédié à soutenir l’accueil et l’intégration des personnes migrantes. Elle accompagne les acteurs du diocèse, forme les personnes migrantes et propose un lieu de vie fraternelle et spirituelle.

Il ne s’agit donc pas d’une réunion de débat politique ou sociétal à proprement parler, mais une chance de rencontre humaine et de découverte fraternelle de personnes, de ce qu’elles vivent et peut-être l’envie pour d’autres de s’engager sur le sujet.

Conditions sanitaires : rappel de la prudence (port du masque non obligatoire mais fortement recommandé).

Droit à l’image : notre collègue Loïc va prendre des vidéos et photos qui feront ensuite l’objet d’un diaporama mis en ligne sur le site de la Paroisse. Si des personnes sont opposées qu’elles l’indiquent maintenant pour que les dispositions de prises de vue soient prises pour ne pas les filmer.

Je passe maintenant la parole à Eléonore, Juliette et Romane, toutes trois compagnonnes des Scouts et Guides de France, accompagnées d’Alexis et qui vont introduire la soirée en nous donnant un premier témoignage.

 

  • Programme de la soirée / Organisation / Modalités

 

Déroulement de la soirée.

(animation Yann Maubras)

– 19h :         Accueil.

– 19h20      Tous ensemble salle Jean Eudes :

Mots d’introduction : cadrage, programme, esprit et règles de la soirée.

Témoignage introductif.

Vidéo d’Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision, XERFI, Institut d’Études Économiques.

« Les chiffres incontestables sur l’immigration (durée : 5 mn) »

Pour visionner la vidéo : https://www.xerficanal.com/economie/emission/Alexandre-Mirlicourtois-Les-chiffres-incontestables-sur-l-immigration_3747768.html

– 19h40 :    Séparation en petits groupes, répartis dans les autres salles.

– 19h45 :    Dans chaque groupe 1 animateur et 1 binôme témoin.

Temps de témoignage, d’écoute et de dialogue.

A la fin, dégager 4 points pour les remontées :

1 point issu du témoignage du binôme témoin

1 conviction

1 question

1 réflexion ou piste d’action

Buffet distribué dans chaque groupe pour 20h30.

– 20h45 :    Tous ensemble salle Jean Eudes. Chaque groupe a 4-5 minutes pour dire ses 4 points.

– 21h20 :    Notre intervenante – Anne Duthilleul – rebondit sur les remontées, « tord le cou » aux fausses idées, et ouvre des pistes (environ 15 minutes).

Puis questions-réponses-discussion (environ 15 minutes).

– 21h50 :    Mot de Mme Emmanuelle Pierre-Marie, maire du 12ème arrondissement (ou de M. Richard Bouigue, 1er adjoint).

– 21h55 :    Mot de fin par le P. Arnaud, curé de la paroisse du Saint-Esprit, (dont quelques minutes pour que chacun se dise à lui-même « ce que je garde, ce avec quoi je repars de cette soirée ») et prière pour la paix.

– 22h :         Fin.

 

 

 

 

  1. SYNTHESE GENERALE : synthèse et restitution finale des travaux en groupes

 

La synthèse ci-dessous reprend pour chacun des 4 points cités précédemment ce qui peut être considéré comme un résumé des échanges qui ont eu lieu dans chacun des 9 groupes de discussion.

Dans chacun des 9 groupes, l’échange a débuté par le témoignage d’un binôme composé d’une personne migrante ayant été « accueillie », et d’un bénévole « accueillant », membre d’une organisation impliquée dans l’accueil de migrants.

Dans chaque groupe un.e rapporteur était chargé de résumer les échanges et de dégager, avec le consensus des membres de celui-ci, les réponses aux 4 points demandés pour ensuite les exposer en assemblée plénière.

Pour faciliter la lecture, l’ensemble des présentations de chacune de ces organisations figure en annexe n°1 de ce document.

 

  • Points marquants issus des témoignages des binômes témoins
  • Découverte du grand nombre, de la diversité, de la complémentarité des structures et organisations qui œuvrent à Paris et en Ile de France sur la question et en faveur des migrants et des réfugiés et des interactions qui existent entre elles.
  • Dans l’esprit de personnes impliquées ou désirant l’être, le sentiment d’impuissance devant l’ampleur de ce qu’il faudrait faire qui, parfois, les décourage d’entreprendre ou de poursuivre. Mais en même temps, la conscience du bienfait de la stimulation qu’apporte l’action menée avec d’autres. La nécessité de « faire ensemble ».
  • Les personnes que l’on rencontre nous reflètent ce que nous-mêmes pourrions ou aurions pu être.
  • L’importance avant tout de la dimension humaine de la rencontre : un sourire, une parole, tous les petits gestes individuels comptent même s’ils peuvent paraître dérisoires.
  • S’interroger sur la nature du niveau qui pourrait s’établir dans la relation entre la personne aidée et la personne aidante : dépendance, infériorisation, hiérarchisation, etc. et donc se poser la question de comment associer davantage le bénéficiaire de l’aide à la conception, l’élaboration et la mise en œuvre et action de celle-ci dans un souci d’autonomisation et de co-construction.
  • Prendre conscience de la grande diversité des besoins des personnes aidées : logement, alimentation, démarches administratives, protection juridique, compréhension et pratique de la langue du pays d’accueil (français), recherche d’emploi, scolarisation des enfants, etc.
  • L’observation faite qu’à l’écoute de certains témoignages apparaît une émotion ressentie devant le courage, l’espoir et la construction de « relation d’Amour » au travers des périples des personnes migrantes que les personnes accueillantes essaient de partager et de cultiver, avec en même temps un grand sentiment d’impuissance partagé par les deux parties…
  • L’admiration devant le parcours de ces témoins, motivants et chaleureux signes d’espérance.

 

  • Des convictions
  • Toutes les associations cherchent à travailler ensemble, elles ont conscience d’avoir besoin les unes des autres au service d’un objectif commun et partagé.
  • L’autre, l’étranger, le migrant, celle celui qu’on accueille, sont toujours une richesse. Sentiment partagé d’une grande compassion pour le traumatisme subi par toutes ces personnes qui par la force des choses doivent tout quitter et tout recommencer !
  • Aucun témoignage de vie n’est superposable à un autre. Chaque parcours est dense, unique, différent !
  • Ne désespérons jamais de la Charité ! Faisons toujours a priori confiance à l’autre, même s’il est un inconnu. Soyons d’abord à l’écoute de l’autre.
  • Constat que celui celle qui a reçu un accueil et de l’aide a toujours envie de transmettre à son tour : la charité est un bien précieux qui grandit quand on le partage !
  • Contrairement à des idées reçues il est constaté par les bénévoles engagés que les personnes en situation de migration manifestent une grande volonté d’intégration dans la société qui les accueille.
  • L’accueil de migrants dans le cadre d’une organisation (type JRS ou autre) est plus facile qu’on ne le pense. On reçoit une formation un accompagnement toute la durée du temps de l’accueil. L’expérience vécue est enrichissante, pour le migrant comme pour l’hôte, elle permet de porter un autre regard sur la question de l’immigration (quelle qu’en soit la cause : politique, économique, sociale ou climatique) et sur les migrants en tant que personne.
  • L’expérience d’accueil favorise un mélange bienfaisant et enrichissant des cultures et des générations.
  • Un logement stable est nécessaire à l’intégration, même si l’accueil temporaire est déjà une étape importante pour éviter que les personnes soient totalement à la rue. Un logement permet de devenir autonome et de s’intégrer. L’hébergement d’urgence est une 1ère étape nécessaire mais pas suffisante dans le long processus qu’est l’accueil des personnes en situation de migration.
  • Ce processus d’accueil constitue, à lui seul, un ensemble systémique et doit être abordé en tant que tel, dans une approche globale, en partenariat avec de multiples partenaires aux compétences diversifiées et complémentaires.
  • L’importance de l’expression « fraternité » dans la question de l’accueil des migrants. La réciprocité de l’échange entre l’accueillant et l’accueilli et la nécessaire « égalité » du niveau de cet échange pour le rendre fécond et efficient.
  • Accueillis et accueillants, malgré les difficultés rencontrées de part et d’autre, partagent tou.te.s le même espoir.

 

  • Des questions

1 – Comment mieux faire connaître l’existence de toutes les nombreuses organisations engagées dans le domaine et diffuser l’information sur ce qu’elles font ? Au moins au niveau de l’arrondissement.

2 – Comment s’engager quand on est tout seul ? Comment ne pas être tenté de renvoyer la responsabilité du problème de l’accueil des migrants au niveau politique « supérieur » ce qui peut s’interpréter comme fuite de sa responsabilité de simple citoyen.

3 – Comment construire une approche intégrée et systémique des solutions d’accueil et d’accompagnement global des personnes migrantes afin de ne pas disperser les efforts de chacun ?

 

4 – Dans le cas particulier des réfugiés ou en instance d’être reconnus comme tels, comment mieux convaincre la justice et les juges que les personnes migrantes quand elles sont en danger en cas de retour dans leur pays le sont réellement ? Car dans bien des cas constatés la preuve du danger pour la personne est difficile à faire reconnaître. En corollaire comment convaincre nos responsables politiques, que toute personne accueillie sur le sol français a droit à prendre un emploi ?

 

  • Des réflexions ou pistes d’actions envisageables
  • Donner une plus grande visibilité à ce qui se fait déjà pour le service de l’accueil des migrants dans notre quartier, notre arrondissement, notre ville. Les personnes de bonne volonté qui cherchent à agir peuvent ainsi savoir à qui s’adresser en vue de s’intégrer dans des actions collectives existantes.

 

  • Plateforme multipartenaires d’échanges de bonnes pratiques, de partages d’expériences et de coordination. A quel niveau territorial approprié et efficace ? arrondissement, oui, sans doute ? Commune ? Département ? Région ?

 

  • Sur la question précise de l’accueil des réfugiés, A la suite des associations de plaidoyer comme la CIMADE ou ADTQM ou EMMAÜS … comment former des réseaux d’associations aux mailles de plus en plus serrées pour mieux convaincre la Justice et les juges et permettre à ces personnes de s’intégrer en France (partout là où elles veulent et peuvent s’intégrer).

 

  • Propositions de réponses aux questions 1 et 3 (cf. ci-dessus) :
  • créer un petit groupe de réflexion au niveau du doyenné pour essayer de susciter des vocations afin de faire en sorte que la personne accueillie ne soit pas envoyée dans une autre famille à l’autre bout de Paris, à la suite des premiers 17 mois passés dans une famille. Elle a commencé à avoir des repères et des habitudes de vie dans le quartier. Cela contribuerait grandement à favoriser son intégration.
  • Inventorier au niveau des paroisses les logements vides existants et étudier avec leurs propriétaires les possibilités et conditions pour les louer à des personnes migrantes (seule ou en famille). Cela impliquerait que des bénévoles soient prêts à entrer dans une démarche d’accompagnement global. Mais cela pose implicitement aussi la question de qui pour se porter garant ?
  • Une structure comme JRS pourrait également faire l’objet d’un article dans Paris XII.

 

  1. Débat général et conclusions de la soirée

 

Intervention d’Anne Duthilleul et réponses aux questions de la salle

Après une présentation de la maison Bakhita (cf. détail dans annexe 1), le rappel de ses missions, l’origine du projet, l’histoire de Joséphine Bakhita dont le patronyme a été donné à la maison, les objectifs et convictions, Anne Duthilleul a insisté sur la nécessaire démarche collective de son organisation avec des partenaires pour assurer au mieux une mise en commun des compétences de chacun au service du collectif et de son objectif partagé que constitue l’accueil des migrants.

Elle a noté la richesse des synthèses des groupes, le nombre important de présents à la réunion et l’émerveillement au vu de tout ce qui se fait déjà sur l’arrondissement et au-delà. Elle rappelle certains fondamentaux spirituels et moraux qui ont été partagés comme la fraternité envers tout être humain, le facteur de progrès que constitue la rencontre avec l’autre, la nécessité d’agir ensemble pour aller plus loin (bénévoles, organisations, institutions, collectivités, politiques), l’interdépendance entre elles des organisations et la mise en commun au service du collectif des talents et spécificités de chacun.

Elle a noté que bien des remontées des groupes pourraient se regrouper dans les quatre verbes employés par le Pape François (Conseil Pontifical pour les migrants) : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer.

 

Mme Emmanuelle Pierre-Marie, maire du 12ème arrondissement a tout d’abord remercié chaleureusement les organisateurs de leur invitation. Elle a insisté sur l’importance de se retrouver « en vrai » pour réfléchir ensemble et progresser sur des sujets de société comme elle avait pu le voir en étant déjà présente, ici, en mars 2019 (dialogue citoyen).

Le service auprès des plus fragiles nous fait grandir et constitue un message d’espoir. Elle a rappelé son attachement au dialogue interreligieux et inter convictionnel dans l’arrondissement dont la conférence de partage (unique à Paris) est un des outils qui illustre la tradition d’accueil et de solidarité. La nécessité de faire vivre les mots par les actions pour mieux faire face aux enjeux et crises de nos sociétés y compris ceux climatiques. La crise de l’accueil des migrants et non pas celle des migrations. Chacun doit et peut apporter sa pierre, comme les institutions locales (mobilisation par la Mairie de gymnases pour accueillir des réfugiés ukrainiens). Elle conclut en rappelant la longue et ancienne tradition d’accueil et de solidarité des habitants du 12ème arrondissement et formule le vœu que cela se poursuive.

 

Questions réponses :

La grande difficulté et le désarroi des migrants face à la complexité des démarches administratives et autres nécessaires.

La question de l’inculturation. La peur de l’étranger. Aller à la rencontre de l’autre est toujours un risque, une sorte de défi. La tendance que l’on a à se construire autour de soi des barrières à propos de tout. Alors que l’autre est toujours une richesse. Transformer la menace en opportunité et en richesse.

Suite à l’appel du groupe Migrants Solidaires de la paroisse du Saint-Esprit, quelques personnes présentes se sont portées volontaires pour se joindre à leur action.

 

Le Père Arnaud Duban, curé de la paroisse du  Saint-Esprit, a conclu notre rencontre  en soulignant notre vocation à la fraternité, à l’accueil de l’étranger, à la rencontre de l’Autre. Il a invité chacun à se dire à lui-même ce qu’il garde de la soirée, et ceux qui le voulaient bien à se joindre à notre prière.

 

Bilan et Remerciements.

Merci à tous les témoins qui ont accepté de témoigner de leur engagement, de leur vécu, de leur cheminement, de leur action : les remontées lorsque nous nous sommes retrouvés tous ensemble ont montré combien leurs témoignages avaient marqué chacun.

Merci aux 3 compagnon(ne)s scouts et guides de France d’avoir donné d’emblée à notre soirée sa tonalité, sa démarche humaine, sincère et généreuse.

Merci aux animateurs d’avoir permis de vrais échanges, qui se seraient bien prolongés si l’horaire l’avait permis.

Merci à Anne Duthilleul et au P. Arnaud d’avoir prolongé les réflexions et de nous avoir permis d’aller plus loin.

Merci à Claire Rossignol, déléguée diocésaine à la pastorale des migrants, de nous avoir accompagnés tout au long de la préparation de cette soirée.

Merci à Nour de leur mobilisation et de l’excellent buffet dont nous avons tous bénéficié. Merci aussi, bien sûr, à toutes celles et ceux qui ont donné leur temps pour le confectionner.

Merci à ceux qui ont apporté leur support, fourni l’exposition photos, filmé, accueilli chacun à l’entrée, contribué à bien des tâches matérielles.

La présence d’un certain nombre d’élus, dont madame la maire du 12ème, mérite d’être soulignée.

 

Entre 95 et 100 personnes, de toutes origines-confessions-convictions, de tous âges, ont participé à cette rencontre qui s’est déroulée de façon sereine et constructive, dans un vrai climat d’écoute et de partage. Nous pouvons rendre grâce de tout cela !

 

Le présent compte-rendu sera diffusé à tous les partenaires de la soirée qui pourront librement le diffuser et le mettre en ligne sur leurs sites web. Il sera envoyé aux présents qui en ont fait la demande en laissant leur adresse mail. Il sera également disponible en téléchargement ainsi que la vidéo d’introduction (Alexandre Mirlicourtois – XERFI) sur le site de la Paroisse du Saint-Esprit :

https://www.st-esprit.org

 

 

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Annexe 1 : Présentation succincte des structures, organisations et associations présentes dans les groupes

 

Migrants Solidaires – Paroisse du Saint Esprit (Paris 12ème)

Migrants Solidaires accueille des migrants chaque année d’avril à juillet dans la petite crypte de l’église du Saint Esprit. Ces migrants sont des personnes qui auparavant sont prises en charge par Utopia 56 (Place de l’Hôtel de Ville – 75004 – Paris) puis réparties entre diverses associations à Paris et en Ile de France. Migrants solidaires les accueille pour une ou plusieurs nuits. Outre le couchage, le repas et des produits de première nécessité, les personnes disposent d’une douche ainsi que du vestiaire de la paroisse. Des jeux sont mis à disposition des enfants. Il est également possible d’accompagner ces personnes pour accéder à des soins médicaux ou lors de démarches administratives, souvent longues et complexes. Une aide aux devoirs pour des enfants est aussi organisée.

Contact : Garance Leblanc, Marie-Christine Cerisier-Struk et Claire Michel – migrantsolidaire@gmail.com

 

 

Association Notre Dame de Tanger (Paris 19ème)

Cette association accueille des migrants venus d’Afrique subsaharienne, en particulier d’Éthiopie, d’Érythrée, de Côte d’Ivoire, du Mali, de Guinée et de Mauritanie. Elle aide ces personnes qui, dans la plupart des cas veulent s’installer en France. L’association s’occupe de les héberger et de les alphabétiser si nécessaire. Une équipe spécialisée s’occupe des mineurs de 15 – 17 ans.

Contact : Sœur Marie Jo Biloa – Francisco Petite, diacre permanent (paroisse St Antoine des XV XX).

 

 

Jesuit Refugee Service (JRS) France (https://www.jrsfrance.org)

Service Jésuite des Réfugiés, cet organisme, créé en 1980 pour accueillir les boat people (réfugiés vietnamiens), propose d’accompagner les demandeurs d’asile et les réfugiés dans leurs démarches administratives, dans leur quête d’un logement, dans leur retour à l’emploi, dans l’apprentissage du français, et lutte contre leur isolement et l’exclusion sociale dont ils sont trop souvent victimes.

JRS accompagne un réseau national de familles qui acceptent d’héberger temporairement, durant 4 à 6 semaines, des réfugiés en cours de procédure de demande d’asile (couples d’accueil JRS : programme « JRS Welcome »). C’est à la fois une aide à l’intégration et une expérience de rencontre réciproque.

Contact : Catherine et Jean-Claude Larrieu, couple d’accueil JRS, diacre permanent (paroisse Saint Eloi).

 

 

Association NOUR (Paris 12 ème)

Association musulmane, 11 rue Corbineau, Paris 12ème.

Responsable de l’animation et de la gestion de la mosquée du 12ème arrondissement. Outre la mise à disposition des salles de prières, l’organisation du culte, l’animation spirituelle, l’enseignement religieux, elle développe de nombreuses actions sociales : aide aux devoirs, animation périscolaire pour les jeunes, accueil et entraide auprès des plus démunis, rencontres et réunions, formations, alphabétisation, échanges sociaux.

Elle assure notamment dans l’arrondissement des maraudes et la distribution de repas, notamment pour les réfugiés, une action qui implique une grande partie de la communauté (préparation et livraison des repas).

NOUR participe régulièrement aux manifestations interreligieuses dans l’arrondissement (Commission interreligieuse, Cieux XII) et dans Paris (Coordination Interreligieuse du grand Paris, Coexister, Ensemble avec Marie).

Elle participe à la Conférence de partage du 12ème. La conférence de partage est animée par la Mairie de l’arrondissement et présidée par Mme la Maire. Elle a pour but de réunir les représentants des confessions religieuses et des organisations de solidarité de l’arrondissement pour réfléchir en commun sur des thèmes et des sujets d’intérêt collectif et local.

Contact : Sayfouallah Agodjro (Président) association.nour.paris12@gmail.com

 

 

Foyer de l’Âme – Église Protestante Unie de France (Paris 11ème)

Collectif temporaire de paroissien.nes. du Foyer de l’Âme créé en réponse à une demande de l’association WELCOME Toulon (automne 2019) pour héberger une ou deux nuits et accompagner à l’Office Français de Protection des Personnes Réfugiées ou Apatrides (OFPRA) ou à la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA), des personnes demandeuses d’asile, en France depuis 1 à 3 ans, voire plus. Ces personnes sont hébergées sur Toulon en famille par séquence de 8 semaines. L’aller-retour Toulon-Paris dans la journée pour leur audience administrative n’est donc pas possible.

Le collectif du Foyer de l’Âme (une quinzaine de paroissien.ne.s pour accompagner mais seulement 3 foyers pour loger) prend en charge les personnes durant tout leur séjour à Paris : accueil à la gare, hébergement, accompagnement à l’audience et s’il reste du temps avant le retour en gare, partage de moments conviviaux, repas et visites de Paris .

Ont été ainsi accueillies 16 personnes en 2021 (14 en 2020) représentant 256 h de bénévolat + les nuits, soit l’équivalent d’un budget annuel d’un peu plus de 4 000 € (exprimé en équivalent temps plein salaire chargé).

Engagés dans la FEP (Fédération de l’Entraide Protestante.

Contact : Pasteure Dominique Hernandez et Dominique Jaulmes – Temple protestant du Foyer de l’Âme – 7 Bis rue du Pasteur Wagner – 75011 – Paris – Tél : 09 80 41 17 62 Mél : pasteur@foyerdelame.fr

 

 

Accueil Migrants Asnières (AMA. Asnières-sur-Seine – 92600)

Association récente (existe depuis 5/6 ans). Elle reprend la suite de l’activité d’une autre association. Objectifs : accompagner les migrants vers l’autonomie et l’intégration dans la société française. Pour cela, elle héberge des familles dans des logements que le migrant paie avec les différentes aides dont il peut bénéficier. L’association se porte garant pour le migrant ainsi qu’une entreprise avec laquelle un partenariat a été signé. En même temps, elle l’accompagne dans son projet de vie le temps nécessaire, en général plusieurs années. L’accompagnement est adapté à chaque membre de la famille du migrant. Actuellement, Accueil Migrants Asnières s’occupe de 6 familles. L’association a pour code éthique de toujours veiller à respecter la dignité de chaque personne bénéficiaire de l’aide.

 

 

Maison Bakhita

La Maison Bakhita, projet du diocèse de Paris, est un centre de ressources dédié à soutenir l’accueil et l’intégration des personnes migrantes. Elle accompagne les acteurs du diocèse, forme les personnes migrantes et propose un lieu de vie fraternelle et spirituelle.
Elle a a été inaugurée le samedi 25 septembre 2021 par les représentants de la ville de Paris, de la région Île-de-France et de l’État ainsi que par Mgr Michel Gueguen, vicaire général de Paris.

Le projet a été initié dès 2018 par le diocèse de Paris en réponse à l’appel du Pape François du 21 février 2017 « d’accueillir, protéger, promouvoir et intégrer » toute personne migrante, dont il dit qu’il s’agit « d’un devoir de justice, de civilisation et de solidarité ».

Contact : Anne Duthilleul Présidente et membre du Conseil d’administration du Secours Catholique.

 

 

CAIR / Aurore

L’association Aurore gère dans le 12ème, porte de Bercy, deux établissements :

  • Le Bastion, 12 boulevard Poniatowski, Centre d’Hébergement d’Urgence qui accueille tout public en situation de précarité.
  • Le CAIR-CAMA, 20 boulevard Poniatowski, qui accueille des réfugiés.

C’est avec le CAIR-CAMA que nous avons été en contact pour notre soirée : Perrine Leclerc directrice, Kim Francken chargée de mission actions collectives et intégration, Océane Viltard travailleuse sociale qui a témoigné lors de notre soirée.

Le CAIR, Centre d’Accueil et d’Insertion des Réfugiés, dispose de 200 lits. Ils hébergent des réfugiés (notamment d’Afghanistan et du Soudan), les accompagnent dans leurs démarches administratives, les aident à s’intégrer (apprentissage du français, recherche de logement et de formation ou d’emploi).

Le CAMA, Centre d’Accueil et de Mise à l’Abri de Nuit, dispose de 70 lits.

 

 

Club ados de La Camillienne

La Camillienne est une très ancienne association d’éducation populaire, culturelle, sportive et de loisirs (foot, centres de loisirs, théâtre, stages, camps, …). Liée à la paroisse du Saint-Esprit et ouverte à tous sans distinction, elle accueille près de 2000 jeunes, adultes et familles. Elle participe activement à la vie du quartier

Son club ados, très multiculturel, témoigne de ce que l’on peut faire et vivre tous ensemble.

Contact : Philippe Lachaud (Président) et Virginie Mathias (Directrice) 12 rue des Meuniers Paris 12ème. Tél : 01 43 07 55 61

 

 

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Annexe 2 : Tableau des groupes

 

 

 

 

A la rencontre de l’autre : Migrants et Réfugiés

 

Jeudi 17 mars 2022 de 19h à 22h, 8 rue de la Durance

 

 

Tableau des groupes

 

 

Organisme Nom des témoins Animateur Commentaire
         
1 Maison Bakhita Claire Rossignol, et un intervenant ou accueilli Claire Michel  
2 Nour Omar Azaikou et …

 

Yann Maubras  
3 Solidarité Notre-Dame de Tanger Francisco Petite et Anthony (jeune migrant) Valérie Chemin Francisco : diacre permanent St. Antoine XV-XX.
4 JRS Jean-Claude et Catherine Larrieu

et un jeune migrant

Patrice Le Roué Couple d’accueil JRS, paroisse St Eloi, diacre permanent.
5 Migrants Solidaires St Esprit Lester

et Garance

Thierry de Montjoye  
6 Aurore : CAIR Océane Viltard (travailleuse sociale)

et un réfugié

Sayfouallah Agodjro CAIR : Centre d’Accueil et d’Insertion des Réfugiés (20 bd Poniatowski, Porte de Bercy).
7 FEP

Foyer de l’Ame

Mme Dominique Jaulmes

et Marc.

Pasteure Dominique Hernandez FEP : Fédération de l’Entraide Protestante.

Foyer de l’Ame : Temple protestant de la Bastille (11ème)

8 Club ados Camillienne Manon, Jeevan, Emma, Clément, Sandra. Virginie Mathias  
9 AMA

Accueil Migrants Asnières

Jean-Hugues Duban

et Odile Nouvel

Alexis Gardent  

 

 

 

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Annexe 3 : Quelques citations

 

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés »

Jésus-Christ (Jn 15, 12)

 

« J’étais un étranger et vous m’avez accueilli : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »

Jésus-Christ (Mt 25, 35.40)

 

« Où est ton frère ? (…) [Ne soyons pas] insensibles au cri des autres (…) [Non] à l’indifférence pour les autres, à la mondialisation de l’indifférence ! »

Pape François (Ile de Lampedusa, juillet 2013)

 

« Arrêtons ce naufrage de la civilisation (…) C’est Dieu que l’on offense en méprisant l’homme créé à son image, en le laissant à la merci des vagues dans le clapotis de l’indifférence (…) Jésus affirme solennellement qu’il est là, dans l’étranger (…) [La foi] c’est d’être là où Jésus est. »

Pape François (Camp de réfugiés de Lesbos, 5 décembre 2021)

 

« Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu’au pauvre et au voyageur en détresse. »

Coran Sourate 17 verset 26

 

« Vous n’atteindrez la vraie piété que si vous faites largesses de ce que vous chérissez. »

Coran Sourate 3 verset 92

 

« Et ils préfèrent leurs prochains à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. »

Coran Sourate 59 verset 9

 

« L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même »

La Torah (Lévitique 19 34)

 

« Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays »

Déclaration universelle des Droits de l’Homme de l’ONU

(1948, article 14.1)

 

 

 

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