Comment j’ai vécu le confinement 2020 ?
Je m’appelle Sarah, et à travers ces quelques lignes, je voudrais partager avec vous, comment j’ai vécu le confinement du printemps 2020.
Je vis dans un Foyer de Jeunes Travailleuses, et au lendemain de l’annonce du confinement, pratiquement la moitié des résidentes est rentrée auprès de leur famille, dans leur région ou pays respectifs. Moi, j’ai préféré rester.
D’autre part, tout le personnel du foyer a dû être confiné : plus d’équipe socio-éducative, plus d’agents d’accueil, plus de personnel d’entretien, plus de cantine… Juste restait la Directrice.
De ce fait, notre quotidien a dû être réorganisé. Il y a eu de belles initiatives, de belles solidarités. A tour de rôle, nous faisions le ménage des espaces communs, les courses, la cuisine…
En ce qui me concerne, lorsque le confinement a débuté, il m’a paru essentiel de garder un certain rythme et surtout, de ne pas rester enfermée dans ma chambre. Au foyer, nous avons la chance d’avoir un jardin. Tous les jours je m’occupais des plantes. Quand la jardinière venait, je l’aidais à l’entretenir, à bricoler des serres, des bacs potagers, à planter des fruits et des légumes que j’ai eu le plaisir de voir pousser. Ce jardin a été très bénéfique pour moi, j’étais un peu dans ma bulle.
Au foyer, l’ambiance était bonne, mais je me suis apperçue que ce confinement n’était pas toujours bien vécu par certaines voisines.
Je me souviens de l’une d’entre elles, qui passait ses journées dans la salle de travail, qui croulait sous des tonnes de devoirs et qui à plusieurs reprises, me confiait qu’elle voulait tout abandonner. Elle était fatiguée de la quantité de devoirs qu’elle devait rendre en peu de temps. Tous les matins je l’aidais, on faisait l’anglais, l’espagnol, puis, elle me faisait découvrir la spécialité qu’elle étudiait, je trouvais ça passionnant. Je la motivais comme je pouvais, ces moments fastidieux, j’essayais de les rendre joyeux. En fin de compte, on s’est bien amusées.
Pour une autre voisine qui m’est plus proche, cet enfermement a été douloureux. Je me souviens de ses pleurs, ses angoisses, ses confidences puis ses longs silences. Dans ces moments, je me suis sentie démunie. J’ai essayé comme j’ai pu d’être disponible, de l’écouter, de la consoler et surtout de lui changer les idées.
Et ma vie spirituelle durant ce confinement ?
J’ai essayé d’ancrer dans mon quotidien, des rituels qui font du bien :
Tous les matins, je prenais en quelque sorte le petit déjeuner avec la Pape ! J’écoutais sa messe de 7h en direct à la radio. C’était à chaque fois un très joli moment, où je me sentais unie avec d’autres fidèles.
Puis, tout au long de la journée, les moments de prières ont été présents : à Ste Geneviève, à l’Esprit-Saint… j’ai essayé d’apprendre leur prière par cœur !
Le soir, il m’arrivait d’écouter les vêpres, un très bel office que j’ai appris à redécouvrir !
Le dimanche, la messe m’a manqué, les prêtres m’ont manqué, tout comme les paroissiens. Parfois, je venais le matin, je me mettais dans la Chapelle de la Vierge et j’entendais les prêtres chanter (peut-être dans la crypte). C’était chouette !
Ensuite, ce confinement a été propice à des moments de méditation et d’introspection :
A plusieurs reprises, je me suis sentie inutile par rapport à ceux qui étaient à l’extérieur du foyer et qui avaient besoin d’aide. Même si j’ai pensé à ceux qui étaient seuls, hospitalisés ou endeuillés, même si j’ai pensé à ceux qui ont travaillé parfois même au péril de leur vie, à des moments, je me disais que j’aurais dû m’occuper autant des gens que du jardin.
C’est encore quelque chose qui me remet en question, même si ce n’est que récemment que l’on m’a fait comprendre qu’en restant chez moi, d’une certaine façon j’agissais pour les autres.
Pour conclure, quels enseignements j’ai pu tirer de ce 1er confinement ?
-savoir garder un certain rythme
-privilégier l’instant présent
-s’avoir s’ouvrir à l’inattendu
-s’écouter les uns les autres
-et surtout, ne pas vivre ce confinement loin de Dieu, mais avec Lui et même tout proche de Lui !