Témoignage sur l’action du Saint Esprit dans ma vie
– La boucle: baptisé à l’église du Saint Esprit avenue Daumesnil en 1934; à 86 ans sur la fin de mon parcours, je suis sur la paroisse du Saint Esprit à Amiens. C’est, sans doute un signe: L’Esprit Saint m’a accompagné:
Guerre d’Algérie: Appelé dans l’armée de l’air je suis déçu :Je dois subir une formation d’infirmier malgré ma licence de pilote passée un mois avant. Certifié aide – infirmier je demande à partir en Algérie. A Blida on a besoin d’ un volontaire pour être mitrailleur sur avion ou hélicoptère; mon capitaine prend mon inscription …. Je reçois une lettre de l’abbé jean Labbé directeur du « patro » ( Le Chantier XII èmè) où j’étais animateur ; (Mon père était allé le voir) Il me dit : « Dans ton geste, il y a une situation après laquelle on a pas le droit de courir: être celui qui tue A la rigueur , je m’inclinerai devant le geste qui te ferait prendre un poste dangereux, mais pas un poste meurtrier…. »Je vois le capitaine pour lui dire que je ne suis plus volontaire. Réponse: « tu fais ton stage de mitrailleur , ou c’est la prison » J’éviterai les deux, le capitaine est sympa. L’aumônerie catho est active avec des liens fraternels entre les Jeunes appelés
Deux soldats que je ne connais pas viennent me demander si je peux venir les rejoindre au Foyer Sportif de Blida ; Comment ont-ils eu mon nom, mystère!
Ce Foyer est en réalité une sorte de « patro » avec des jeunes musulmans âgés de 12 à t8 ans nous sommes trois ou 4 appelés animateurs et bénéficions de la confiance des parents Nous ne bénéficions d’aucune aide de l’armée mais l’ambiance est familiale. Ces jeunes viennent avec le sourire . Il arrivera que ma formation d’infirmier me soit utile. Nous serons invités dans une famille et partagerons le festin préparé par la maman; assis en tailleur sur le sol , nous servant avec les doigts nous dégustons un véritable festin. Il n’y a qu’u un seul verre qui passe de mains en mains. (garanti sans virus) Avant que je parte , la maman me dira » Toi , tu es le frère de mes fils » J’ai vécu ce jour là la sourate 5 du Coran « La Table servie »,… sans table! Le Foyer nous permet d’avoir des contacts avec les familles, et d’être des faiseurs de paix.
Automne 1959
On demande un volontaire infirmier pour partir dans un DIH ( Détachement d’ Intervention d’Hélicoptères). Je sais immédiatement que cet appel est pour moi Nous installons nos tentes au pied du massif de l’Ouarsénis, puis un escadron de 6 hélico H 34 nous rejoint. L’un d’entre eux est armé d’une mitrailleuse 12/7 . Il n’y a pas de médecin et je deviens infirmier héliporté rejoignant les blessés pour les transporter à l’hôpital
J’ai un soucis: Que dois- je faire si je me trouve en présence d’enfants musulmans en danger de mort. Je vais poser la question au curé de la petite ville de Dupéré à quelques kilomètres de notre camp. Sa réponse est claire et précise: Tu les baptises.
31 Octobre 1959 On se pose dans le bled non loin d’une habitation. Au sol 3 civières portant 3 enfants musulmans, vraisemblablement des petits bergers. Je les installe dans l’hélico et nous décollons. Je les examine en soulevant leur chemisette écossaise: Tous les trois ont l’abdomen percé de petits trous noirs.
Ils ont été rafalés. Je mouille un pansement avec l’eau de ma gourde et trace sut leur front un signe de croix en disant: Je te baptise au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit. A ce moment précis nous sommes entre terre et ciel, un symbole?
Ils ont été rafalés. Je mouille un pansement avec l’eau de ma gourde et trace sut leur front un signe de croix en disant: Je te baptise au nom du Père du Fils et du Saint-Esprit. A ce moment précis nous sommes entre terre et ciel, un symbole?
Je tiens dans ma main celle d’un de ces petits, alors il fixe ses yeux dans les miens et ne les quitte plus. Je suis devenu le grand frère . Je vois sa peau prendre la teinte de la terre qu’il va sans doute rejoindre. Alors nos yeux se sont parlé ; J ai appris ce jour là ce qu’était le regard de la tendresse et de la confiance et le sentiment de paix transmis par la main On avait oublié de m’enseigner tout cela lors de mon stage d’infirmier.
En 2012, Je lis dans un livre l’interview à Alger d’un pédiatre professeur des hôpitaux. . Il raconte ses souvenirs d’interne pendant la guerre d’Algérie. et nous dit combien Il fut bouleversé par la mort de deux petits bergers atteints de blessures à l’abdomen (Le troisième enfant est vraisemblablement resté à l’hôpital de Miliana ou je l’avais déposé.) Ce médecin pédiatre est un ancien scout protestant. Il sera à l’origine de la vaccination obligatoire des enfants contre la polio dans le bled. algérien.
Retour à Blida.
Avant mon retour à Bla, en Février 1960 on m’enverra un stagiaire musulman à former. Je lui donnais mon livre de secourisme. Le lendemain, pour me remercier, il m’apportait un présent: un petit tapis roulé dans un papier cadeau..C’était un tapis de prière pour m’inviter à ne pas oublier de me prosterner tous les jours.
Questions: :
Pourquoi l’Algérie? Pourquoi est-t- on venu me demander de venir au Foyer sportif? cheminement de la lettre de l ‘abbé Jean? Coïncidence de la visite au curé de Duperré avant les baptêmes des enfants?
J’aime bien cet évangile de la guérison de la main desséchée:
J’ai l’impression qu’un guide m’a continuellement tenu la main et continue de le faire à 86 ans., car le dessèchement de la main , chez moi, est classé « maladie longue durée »
Je pense que ce guide est l’Esprit Saint. C’est lui qui tenait ma main quand je traçais la croix sut le front des enfants dans l’hélico; c’ est lui qui m’a conduit au Foyer sportif. C’est lui qui m’a fait choisir l’Algérie.
Je lui envoie souvent un petit message le matin pour qu’il m’aide pendant la journée et me donne le discernement dans mes façons de parler et d’agir.
La vie est pleine de petits exemple où l’Esprit Saint intervient incognito, mais il est là, et nous laisse libre de nos choix.
J’ai le sentiment d’avoir été protégé à plusieurs reprises alors qu’un accident semblait inévitable ‘(crash d’avion et d’hélico)
Une suite à mon expérience algérienne:
Mon expérience algérienne m’a conduit à me poser ces deux questions:
:Comment le pays de Saint Augustin est-il devenu terre d’islam?
Comment tisser des liens avec les communautés musulmanes.?
J’ai tenté de trouver des réponses qui figurent dans les documents ci-après:
D’une guerre à l’autre 1939-1960 (souvenirs personnels)
Un chrétien dans la guerre d’Algérie
Un regard sur l’islam
Un chrétien invité à la Table Servie, Dialogue entre Evangile et Coran
En ce qui concerne la seconde question, je suis membre de l’équipe locale du SNRM, et membre d’une association « Rencontres et dialogues « dont le président est musulman.
Alain Danest