Ce compte-rendu de notre premier accueil sera, je l’espère, instructif car il nous donne un aperçu du fonctionnement de l’ « attelage » que nous formons avec Utopia-56 et les détails concrets de l’organisation.

Le 24, c’est vers 14h que j’ai eu auprès de Yunita ( bénévole de Utopia-56) l’information que nous aurions une ou deux familles à recevoir le soir. Cela m’a permis de communiquer avec les quatre bénévoles inscrites sur notre planning qu’il y aurait donc un accueil effectif.

Monique qui est volontaire pour cette tâche est venue m’apporter les clés de la grille et de l’accès à la crypte à 19h30 .

A partir de 19h30, avec Anne-Sophie et Martine, sans oublier Genek (unique « pensionnaire » de Hiver solidaire) très disposé à nous aider, nous avons pu préparer les matelas, le couchage. Ce n’est qu’à 20h que nous avons appris le nombre exact de personnes accueillies : deux adultes et deux enfants , une famille .

Comme cette fois nous étions exceptionnellement trois à l’accueil, les choses ont été prêtes très rapidement. Nous avons attendu la jeune bénévole d’Utopia-56 jusqu’à 21h . C’est elle qui a amené jusqu’à l’église en métro la famille qui change apparemment de lieu d’hébergement chaque jour … Comme Utopia conduit des migrants dans divers lieux dans Paris, nous ne pouvons pas compter sur une heure précise d’arrivée avant 21h. Ce point est important à signaler à tous les bénévoles qui se sont inscrits pour l’accueil du soir.

Tout le travail d’organisation fait par Garance en préalable de l’accueil se révèle très précieux : nous n’avons eu aucun mal à repérer les différents objets qui ont servi à installer les personnes et à leur donner de quoi se préparer pour la nuit .

Entre 21h et 21h30 à peu près, le plus grand des garçons d’âge scolaire ( le plus jeune avait 1 an ) a bien profité de l’espace jeux également mis à disposition grâce à Garance ! Nous avons pu un peu échanger avec les parents, Ivoiriens en attente d’asile. Ils sont très discrets et cela semble d’autant plus normal que leur sort n’est pas fixé. Cette discrétion doit être respectée le plus possible, me semble-t-il . Nous leur avons laissé le choix de l’emplacement des matelas et ils ont décidé de s’installer sur la partie haute de la salle, au fond. Pour le temps ,très bref, de leur cohabitation, j’ai présenté Genek à la famille.

Point pratique : Nous devons penser à un moyen pour laisser les clés dans la crypte qui est ouverte par le sacristain le matin et donc accessible à l’équipe du matin ; les clés peuvent ensuite être rapportées à l’accueil rue cannebières à l’attention de Monique qui en reprendra ainsi possession.

Le 25 au matin, nous nous sommes retrouvées, Victorine, Esther et moi vers 8h. Nous avons préparé un petit déjeuner conforme à ce que les accueillis souhaitaient : thé, un peu de pain et confiture, jus de fruit, le gâteau apporté la veille par Martine. Les enfants, nous ont dit leurs parents, n’ont pas l’habitude de manger tôt le matin ; en revanche nous leur avons donné des viennoiseries à emporter (un peu des invendus qu’Esther est allée chercher chez Petit Jean). Le grand des garçons a joué de nouveau une bonne demi-heure dans ce petit espace très convivial.

Les parents ont fait le choix de quelques vêtements pour leurs enfants en prenant deux blousons, des tee-shirts et une paire de chaussure. Cette idée de mettre dans la crypte un

vestiaire est judicieuse et nous pourrons évaluer les besoins au fur et à mesure que s ‘écoulera le stock dont nous disposons grâce aux dons.

Pour compléter ce déroulé de notre organisation : la machine à laver a tourné alors que nous prenions le petit déjeuner. Nous avons fait deux machines. Pascaline passera pour mettre le tout à sécher dans le courant de la journée. La famille ivoirienne nous a quittées vers 9h20 , après un échange très sympathique – le père parlait français, la mère le comprenait seulement. Nous avons fini le nettoyage et le rangement et à 10h nous sommes parties au moment où commençait la messe dans la grande crypte.

Petite recommandation : il vaut mieux ne pas prendre de photos des accueillis ou alors de dos ; leur situation administrative est parfois délicate et le droit à l’image doit tout particulièrement être respecté dans ces circonstances .

Marie-Christine

PS : Parole inspirante du pape François dans Fratelli Tutti ( p.85) :

« Personne ne peut être exclu, peu importe où il est né, et encore moins en raison des privilèges dont jouissent les autres parce qu’ils sont nés quelque part où existent plus de possibilités. »