Groupe 1

Nous étions 6, 5 femmes et un homme

  • « Au niveau personnel, je trouve qu’au niveau de la communication, il faudrait dire de ne pas faire d’amalgame, que ce ne sont pas tous les prêtres qui sont abuseurs, que c’est une petite minorité 3°/°

Au niveau universel, je ne sais pas…. »

 

  • « Personnellement, comme catholique j’ai été très atteinte par ces nouvelles données par les médias. Je n’ai jamais connu de prêtre abuseur…encore que…

J’espère et je crois que l’Eglise en ressortira purifiée et lumineuse »

 

 

« Je ne sais pas trop…je n’ai pas connu de prêtres abuseurs …

Mais je viens tout juste d’apprendre que dans ma propre famille un neveu a été abusé quand il était enfant de chœur…il a 43 ans…il n’arrive pas à avoir une vie équilibrée, du travail en pointillé, il est parti aux USA…il a bien du mal à vivre. Et dire que je ne savais pas ….!!!

Ca me suffoque qu’il y ait eu autant de cas…

Aujourd’hui, je ne sais pas ce que je peux faire, sauf de prier…et dire que ce n’est pas toute l’Eglise !…..Vivant à côté de non-croyants prêts à démolir l’Eglise ! »

 

 

  • « J’ai été stupéfaite par l’ampleur !

car je n’ai pas vécu entourée par ce genre de prêtres abuseurs…bien au contraire ! Très engagée dans des milieux où des prêtres étaient ouverts et où nous essayons de vivre, de partager en « chrétiens ».

Déjà j’ai été stupéfaite par l’histoire de Jean Vanier ! mais là quelle ampleur ! »

 

 

  • « J’ai été profondément meurtrie, bouleversée par l’ampleur du phénomène même si ça ne touche que 3°/° !
  • Que puis-je faire ?
  • Peut-être faudra-t-il revoir  les notions ecclésiales et théologiques….

La collaboration entre clercs et laïcs

Les 2 sacerdoces ? éclairage sur ces 2 notions….

( Car le sacerdoce commun des baptisés et le sacerdoce ministériel ? le sacerdoce ministériel n’est il pas au service de l’autre ?)

Le prêtre est trop sacralisé et se pense ou est pensé par les laïcs comme « séparé ».   »

 

«  Très sidérée par l’ampleur et le désastre de ces crimes, de ces vies brisées ! Tristesse, Honte pour notre Eglise.

Tellement déçue de la non reconnaissance de L’Eglise pour ces victimes….mais heureuse qu’aujourd’hui elle s’ouvre et reconnaisse….Il y a des prêtres mais aussi les laïcs d’Eglise qui ont abusé…

Dans sa famille, des victimes.

Quel courage pour les victimes de bien vouloir parler aujourd’hui, car n’oublions pas tout le mal que peut faire une rumeur qui ne croit pas ce qu’on peut dire…..

Oui, merci à la CEF et à la COREF d’avoir lancé cette commission. C’était courageux ! »

 

Après petite discussion où la tristesse et la honte prédominaient ainsi que merci à la CEF et COREF. Notre intention de prier pour l’assemblée des Evêques à Lourdes

Mais notre questionnement continuait : pourquoi avoir attendu 20 ans après l’affaire Piquan ?

Et         Il va falloir revoir les séminaires, la formation des prêtres pour une formation plus ouverte,

faire sauter le tabou de la sexualité

revoir le droit canon, la gouvernance….

L’isolement des prêtres

La place des laïcs, des femmes…….

Pourquoi l’Evêque a -t-il tous les pouvoirs et est seul ?

Cette question a été reprise entre nous :             le sacerdoce commun des baptisés et le sacerdoce ministériel ? le sacerdoce ministériel n’est il pas au service de l’autre ?)

Ainsi que ce constat :       Le prêtre est trop sacralisé et se pense ou est pensé par les laïcs comme « séparé ».

 

 

Groupe 2

Réunion sur le rapport Sauvé

Ressenti :

  • Tristesse-Désolation-Mécontentement devant l’attitude de cacher la vérité-Colère devant la révélation des actes nombreux.
  • Courage de ceux qui témoignent.
  • Solidarité avec les clercs outragés publiquement

Prier pour ceux qui ont été victimes et les prêtres

 

Pour prévenir

  • Parler aux enfants, mais avec discernement . Tout ce qui est fait dans le secret, en parler avec une personne en qui ils ont confiance.

 

( ajout par deux personnes du groupe) :

Enquête «  pragmatique »auprès des prêtres ayant commis ces actes :

  • Quand cette tendance est arrivée
  • Pourquoi
  • Quels problèmes avec la chasteté
  • Savaient-ils les conséquences néfastes pour les enfants, etc..

Répondre à cela en vérité, sans se raconter des histoires

Pour la formation des séminaristes qu’ils soient accompagnés aussi par des couples

 

 

Groupe 3

 

Ressentis :

  • Commission indépendante, point de vue neutre, pas que des cathos.
  • Dans notre religion, c’est bien qu’on parle, on parle pour surmonter, d’où le maintien de la confession.
  • Pourquoi on a attendu 70 ans ?
  • Quand ça se sait, ils ont des postes cachés, dur à
  • Comment compter les victimes ?
  • On doit porter le fait d’être chrétien.
  • ……… arrivée à paris en 1960, on en entendait jamais parlé, même pas soupçonné.
  • Quels types de violences.
  • On avait tellement de considération pour les gens de l’Eglise.
  • Choc profond, sidération même en sachant déjà que ça existait.
  • Quoi de la confession qui ressort.
  • Problème du cléricalisme ; hiérarchie pyramidale, il faudrait partager.
  • Il faut essayer de se regrouper, de parler, communion de prières.
  • Les gens mélangent tout, pédophilie et célibat des prêtres.
  • Parole se libère dans tous les domaines sauf que l’Eglise devrait être exemplaire.
  • Toute l’Eglise est touchée, ça fait beaucoup de tords
  • Discerner pour voir que le prêtre est le messager de Jésus pendant la messe mais est avant tout un homme donc un pêcheur.

 

 

Groupe 4

 

Notre groupe comprenait 2 femmes et 4 hommes.

 

 

Notre ressenti.

 

  • Je ne croyais pas que le problème avait une telle ampleur dans l’Eglise.

Cela m’a retourné.

Il y a eu une telle chape de silence ! Et j’en fais partie : je n’ai pas eu de cas, mais si j’en avais eu je ne sais pas ce que j’aurai fait, j’aurai probablement voulu protéger l’Eglise.

Ce rapport m’a ouvert les yeux.

 

  • C’est très très triste !

Mais les journalistes en font trop. L’opprobre retombe sur tous les prêtres.

Ne sont-ce pas des malades à soigner ?

Il ne faut pas que le prêtre soit seul avec les enfants.

 

  • C’est l’horreur !

Quand on entend les témoignages, on mesure le viol de tous ces jeunes.

On a pensé que déplacer les prêtres suffirait !

Soyons prudents, il peut y avoir de fausses accusations.

3% de prêtres, c’est 3% de trop, mais pensons aux 97%

 

  • On a protégé l’Eglise avant de protéger l’être humain.

Les décisions de l’Eglise ont été en-dessous de tout. Immaturité de l’Eglise.

Comment un homme d’Eglise peut-il être ainsi aveuglé ?

Comment croire maintenant la parole d’un prêtre ?

 

  • C’est bien que l’Eglise ait décidé de créer cette commission.

J’ai été surpris par l’ampleur, et la réalité est probablement encore au-delà.

Le bourreau qui donne l’hostie à la victime, c’est un mal qui va jusqu’au fond de l’âme, quel traumatisme irréversible !

 

  • Pour les victimes, que ce soit dans le cadre familial ou dans le cadre de l’Eglise, c’est une trahison de la confiance : la victime est trahie par ceux en qui elle devait avoir une confiance absolue.

J’ai été profondément touché par les révélations sur Jean Vanier qui était pour moi un exemple, une figure de Saint.

On a maintenant pris conscience, mais on a fait preuve d’un aveuglement collectif majoritaire.

Il faut que l’on soit plus attentif à tout ce à quoi, à tous ceux à côté de qui on passe en aveugle ou sourd.

 

 

  • D’autre part il y a eu une discussion entre quelques membres du groupe sur le cas de Mgr. Barbarin : il y a eu des positions complètement opposées dans le groupe (certains soulignaient ce qu’il avait fait dans le bon sens, d’autres soulignant ce qu’il n’avait pas fait et qu’il aurait dû faire).

 

 

Que peut-on faire ?

 

  • La majorité du groupe : on ne sait pas bien, on ne voit pas bien.

 

  • Un membre du groupe (Philippe, arrivé il y a 6 mois sur la paroisse, était avant sur la paroisse de Guyancourt dans les Yvelines) est prêt à travailler sur la question, sur 2 aspects :

Les structures de contrôle dans l’Eglise, l’Evêque a trop tous les pouvoirs en ses seules mains.

La décléricalisation de l’Eglise.

Il ne faut plus idolâtrer le prêtre.

Cela nous concerne tous, nous les laïcs. Mon épouse, théologienne, n’était pas prise en considération par les laïcs parce qu’elle n’était pas prêtre.

 

  • Quelques autres pistes ont été rapidement évoquées :.

« Rééduquer » les prêtres.

Faire preuve de plus de prudence.

Mettre fin au Patriarcat.

 

 

Groupe 5

 

 

La Soirée fraternelle prend en compte comme support d’animation le rapport rendu par la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église (CIASE)

 

Atelier autour de 2 questions :

  • Exprimer et dire son ressenti.
  • Réfléchir et échanger sur ce que chacun peut faire au niveau personnel, au niveau paroissial et de l’église universelle.

 

 

Déclinaisons en trois nouvelles questions pour le groupe 1

  1. Qu’est-ce qui a été défaillant ? Défaillance structurelle ?

 

 

  1. Nous avons blessé le Seigneur présent dans les plus petits : Comment prenons-nous conscience que le Seigneur peut être blessé dans notre quotidien, dans notre environnement ?

 

 

  1. Que faire pour accompagner les personnes abusées dans leurs corps et dans leurs âmes et qui peuvent être, reconnaissons-le, abîmées dans Leur relation à Dieu.

 

 

Ayons en esprit au cours de chaque atelier de ce dont il s’agit : En église, nous parlons du Dieu d’amour et ce sont des représentants de l’Église qui sont auteurs de souffrance !

 

En début de l’atelier, l’animatrice désignée par le groupe 1 rappelle la consigne :

 

CHACUN PARLE EN SON NOM PROPRE

NOUS NE COUPONS PAS LA PAROLE

NOUS NE REBONDISSONS PAS SUR CE QUE L’AUTRE EXPRIME.

 

 

 

DÉROULEMENT DE NOTRE ÉCHANGE AU SEIN DE L’ATELIER 1 :

 

Il est proposé d’écouter le ressenti de chacun puis chacun dira ce qu’il est possible de faire à son propre niveau, fera des suggestions susceptibles d’aider l’église à redevenir une « Maison sûre ».

 

L’animatrice de l’atelier précise que chaque intervenant est libre de donner ou non son prénom.

 

 

Françoise

Je souhaite exprimer ma tristesse absolue. Abuser d’un enfant est la pire abomination qui puisse exister. Ma tristesse est aussi forte en pensant que tous ces prêtres sont allés se confesser et ont pu recommencer après avoir reçu l’absolution de leur déviance.

 

Comment améliorer l’institution pour éviter que les abus ne perdurent ou ne se reproduisent :

 

⁃ Ne pas lever le secret de la confession. Ce principe est fondamental pour inspirer la confiance des fidèles et libérer la parole en un lieu ;

 

⁃ Décider de ne pas donner l’absolution avant que d’avoir eu la preuve que l’auteur de l’abus sexuel a réellement fait pénitence et qu’il mettra tout en œuvre pour réparer ;

 

⁃ Repenser la hiérarchie de l’Église Catholique composée de ministres, tous hommes. Introduire des femmes dans la structuration religieuse à de hauts niveaux de responsabilité empêcherait sans doute la pratique de tels actes répréhensibles.

 

 

Pierre

 

Je suis,moi aussi, accablé. Mon étonnement tient au nombre de cas identifiés par la CIASE. Certes, même s’il y avait peu de victimes, ce serait insupportable. Mais la révélation de ce chiffre de plus de 300 000 victimes jette un discrédit énorme sur l’Église. Le nombre de victimes a été établi par des méthodes statistiques éprouvées.

Je suis triste car j’ai la conviction que le public ne va retenir que ce chiffre.

 

Je regrette la méthode de calcul par extrapolation qui peut expliquer le nombre de victimes auquel la CIASE parvient.

 

L’église, conclut-il, n’avait pas besoin de cela.

 

 

Comment améliorer l’institution pour éviter que les abus ne perdurent ou ne se reproduisent :

 

Pierre relève plusieurs défaillances.

 

Défaillance de la hiérarchie religieuse. Elle s’est tue. Ses solutions d’éloignement de nombreux auteurs d’actes a laissé un sentiment d’impunité qui pouvait favoriser les récidives. L’Église est responsable de l’impressionnant chiffre des victimes.

 

Défaillance de l’environnement. Beaucoup de membres non ecclésiastiques de l’Eglise ont choisi le silence pour épargner l’Eglise ou leur curé auquel ils étaient attachés et ce, au détriment de la vérité. ( mauvais calcul)

 

Défaillance des familles. Les familles n’ont pas été à la hauteur de ce problème. Inscrire son enfant à une activité ne doit pas dispenser les parents de s’assurer que tout se passe bien. Être à l’écoute de ses enfants aurait permis de stopper des contacts et de mettre en lumière les auteurs d’abus sexuels pour stopper leurs actes.

 

Actions pour l’avenir : Pierre n’a pas d’idées pour le moment mais il a une conviction: il faut vite calmer le ressenti négatif de l’opinion publique.

 

 

 

Elisabeth

 

Je ne suis pas très surprise par les conclusions de la CIASE. Ces déviances ont toujours existé mais on ne disait rien. On laissait le prêtre tranquille. Au mieux, l’évêque alerté, l’éloignait et le plaçait dans un monastère pour faire des pénitences ou dans un couvent loin de sa paroisse ou dans une communauté. Tout était mis en œuvre pour qu’il n’ait plus de contact avec des enfants.

 

 

Son ressenti : cette situation est accablante pour l’Église. Les non croyants qui entendent cela seront autorisés à la critiquer.

 

Elisabeth considère que le premier dysfonctionnement est le manque de vigilance des parents. Il était de leur devoir d’alerter leurs enfants en leur interdisant de rester seuls avec un homme plus grand qu’eux.

Les parents ont failli à leur rôle de protection selon elle.

 

 

La quatrième intervenante

 

Je déplore la situation. Je suis atterrée que l’Église soit mise en accusation de cette manière.

J’espère que tout ce que les victimes ont vécu est désormais connu des responsables religieux de Rome.

 

Sur le dysfonctionnement, je partage les opinions émises précédemment.

 

Pour l’avenir, je suis favorable à ce que des ateliers comme celui-ci se multiplient. Il faut réunir les fidèles pour réparer et que chacun puisse dire comment protéger les jeunes.

 

 

 

La cinquième intervenante :

 

C’est douloureux et je suis triste.

 

Les initiatives: De mon point de vue, l’Église doit remettre cette situation dans les mains

du Seigneur. Se remettre à Dieu et faire en sorte que des réunions de prières se multiplient pour nous permettre d’atteindre une certaine maturité pour gérer de telles situations. Élever la voix vers le Seigneur et la Vierge Marie pour qu’il y ait un autre chemin du vivre ensemble que celui sur lequel des hommes d’église nous ont entraîné.

 

Il me semble qu’une plus grande pratique en Église de la Bible pour que grands et petits sachent où est le bien et où est le mal.

 

 

Rosy

 

Ressenti: Une immense tristesse car le risque est grand que l’on jette le bébé avec l’eau du bain.

 

L’Église n’est pas composée que d’auteurs d’abus sexuels, mais le trouble jeté par le nombre de victimes fera oublier tout ce qu’elle a construit par ailleurs.

 

Sans se flageller, l’Eglise doit imaginer une repentance à la hauteur des agressions qui favorisera le pardon des victimes pour construire une nouvelle unité.

 

 

Il est très important de considérer la situation sous le double angle Victimes/Auteurs d’abus sexuels. Les deux ont besoin de la communauté pour qu’une réconciliation soit possible, réussie et durable. À ce sujet, il convient de souligner la récitation des 3 AVE proposée par le Père Arnaud. Il est important de retenir des solutions qui reflètent le triptyque : Victimes/ auteurs d’abus/ Fidèles (dans un « Nous » très large).

 

À la lumière du rapport, il conviendra de

 

⁃ définir des éléments de langage qui seront repris dans chaque niveau de vie paroissiale: groupe de prières, groupe de louange, conseil paroissial, groupe d’adoration, groupe de récitation du chapelet…;

⁃ Imaginer pour chaque défaillance, la bonne réponse de pénitence [ Pour notre silence, pour la parole bafouée des victimes (« le cri silencieux étouffé » selon le Pape François) pour la honte des victimes, pour notre inertie…]. Se poser la question, que faire pour réparer ? Quel bon niveau de repentance. Ainsi le 3ème dimanche de carême qui a été retenu comme temps de prière pour que cessent ces abus devrait être mis plus en lumière. Déterminer un temps pour la pénitence, une sorte de Journée de prière à la mémoire des victimes des abus sexuels dans l’Eglise.

⁃ Ne plus laisser un prêtre ou un membre de l’Eglise seul aux manœuvres de manifestations. Toutes les rencontres avec des jeunes ou des personnes supposées fragiles devront se réaliser en équipe. Faire une chasse à l’isolement qui facilite le passage à l’acte.

⁃ Former les personnes en action dans et pour l’Eglise à l’écoute bienveillante et à la communication non violente. Augmenter notre capacité à dire des mots qui accueillent plutôt que ceux qui rejettent et accusent.

⁃ Identifier toutes les victoires de l’Eglise pour que le mal fait par quelques-uns ne fasse pas oublier le bien, l’abnégation et la présence bienveillante de tant d’autres. L’idée est d’empêcher aux non croyants la possibilité de s’engouffrer dans une critique stérile.