« Soyez toujours joyeux dans le Seigneur encore une fois soyez toujours joyeux. » C’est la traduction en français de l’introït latin de la messe du 3e dimanche de l’Avent, autrement dit, le dimanche de Gaudéte parce que « Gaudéte in Dómino semper : íterum dico, gaudéte » Gaudéte : Réjouissez-vous ! Le début de cette prière est pleinement inspiré de la 2e lecture que nous avons entendu, tirée de la lettre de Saint-Paul aux Philippiens : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie ». Au risque de se répéter et de paraphraser Saint-Paul, je le redis moi aussi : Soyez dans la joie, chers disciples du Christ !!

Dans la bouche de Saint-Paul, ou plutôt sous sa plume, la joie semble ne pas être une option mais un impératif, comme le témoigne la conjugaison de la phrase autant en grec qu’en français. Il ne s’agit pas de vivre la joie comme des païens, qui ne sont joyeux que par voie de conséquence de ce qu’ils vivent, mais il s’agit bien de toujours se trouver « dans la joie du Seigneur ». En méditant sur cette joie du Seigneur, je me suis demandé de quelle manière est-ce que cela pouvait être si différent de la joie « païenne »... Me voilà donc parti en recherche de ce qu’est la joie dans la Bible. J’ai commencé par aller sur internet et ouvrir mon moteur de recherche préféré : La barre de recherche sur le site internet de la liturgie francophone, AELF. Je ne sais pas si l’on peut dire que je me suis retrouvé noyé sous un torrent de joie, mais ce qui est sûr c’est que je me suis retrouvé noyé sous le nombre de versets bibliques contenant le mot « joie » ! Quelques-uns ont retenu mon attention. Les voici :

Dans l’évangile selon Saint-Jean : « Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. » (Jn 3,29) Voilà un beau verset pour entrer dans la compréhension de ce qu’est la joie du Seigneur : c’est que l’ami de l’époux, autrement dit le disciple du Christ, se tiennent là auprès de Lui et qu’il entende la voix de l’époux, le Verbe de Dieu, la parole du Christ. Et il en est tout joyeux nous dit-on ! La Parole de Dieu devrait nous mettre en joie, nous mettre des paillettes dans le cœur, des étoiles dans les yeux ! Ce verset est prononcé par la bouche de Jean-Baptiste dans le récit évangélique. C’est à ce moment-là qu’il dira aussi « lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue » dans le verset suivant. Telle est la joie du Seigneur dans laquelle il nous faut être : que par notre vie nous laissions en réalité Sa vie à Lui rayonner dans le monde ; et que par notre joie nous laissions en réalité Sa joie à Lui rayonner dans le monde. Notre joie de chrétiens, la joie qui s’exprime en nous et par nous, n‘est en réalité pas la nôtre mais bien celle du Seigneur. Évidemment, être un canal qui laisse passer la joie, ne peut que nous rendre joyeux quelque soient les situations que nous vivons au cours de notre pèlerinage sur cette terre.

Toujours dans l’évangile selon Saint-Jean, lorsque Jésus prie son Père juste avant les évènements de la Passion, voici ce qu’il dit : « maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés » (Jn 17,13). Avant que Saint-Paul nous demande d’être dans la joie du Seigneur, c’est Jésus lui-même qui prie son Père pour que sa joie soit en nous et que nous en soyons comblés. Il me plaît de penser que Jésus a évangélisé par la joie. Jésus devait être quelqu’un de joyeux (on disait de lui qu’il était un ivrogne et un glouton… ça n’était pas une triste réputation…). Il me plaît de croire que Jésus était tellement joyeux qu’il attirait les foules qui venaient se nourrir de cette joie communicative, et Il leur révélait que cette joie lui vient d’en haut. On le sait, la joie est communicative, tout comme la morosité d’ailleurs… Le présent de chacun n’est pas toujours simple ni très propice à la joie, j’en conviens, mais la joie est une mission, un service rendu au monde, pour la gloire de Dieu. Alors il nous faut lutter pour que la joie remporte la bataille contre la morosité, non seulement dans notre propre cœur mais aussi dans le cœur de tous les hommes et de toutes les femmes de ce monde. La bataille pour faire triompher la joie n’est pas facile, certes, mais nous pouvons remporter la victoire haut la main, ensemble, si nous, chrétiens, nous parvenons à faire rayonner cette joie dans le monde en nous abreuvant à la joie du Christ.

Chers Frères et Sœurs, pour finir et pour nous donner du courage, laissez-moi nous rappeler l’injonction de Saint-Paul, afin qu’elle nous habite pour l’éternité : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. […] Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. »

Gaudéte : Réjouissez-vous ! Réjouissonsnous !