Nous sommes un peuple en attente du Messie, comme Élisabeth est également en attente du Messie lorsque Marie sa cousine est venue la visiter pendant sa grossesse. Nous sommes en attente du Messie et il vient, il se rapproche. À mesure que nous préparons le chemin du Seigneur, il se rapproche et nous nous rapprochons de Lui. Élisabeth, en son temps, se préparait à la venue du Seigneur à sa manière, avec pour sa part un petit coup de pouce la grâce lui permettant de concevoir un enfant dans sa vieillesse ! Aujourd’hui est le 4e et dernier dimanche de l’Avent, et nous poursuivons notre préparation du chemin du Seigneur. Il est bientôt là. Alléluia.
La fête de Noël est maintenant dans moins d’une semaine et nous commençons à préparer vraiment sérieusement l’avènement de Jésus Christ dans chacune de nos vies. Que ce soit par l’organisation d’un repas de famille, la conception de cadeaux pour nos proches, par la prière, une démarche spirituelle, le sacrement de la Réconciliation, etc. Élisabeth, elle, fait une place chez elle pour accueillir Marie qui vient la visiter, Marie enceinte, signe de la venue très prochaine de Jésus Christ le Messie tant attendu. Et là, se passe l’inattendu… Pour Élisabeth où pour nous-mêmes, dans un cas comme dans l’autre, lorsque les cœurs sont pleinement tournés vers le Seigneur, nous pouvons goûter quelque chose du bonheur par notre piété.
« Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi ».
À la lumière de cette parole d’Élisabeth, quelle pourrait être notre prière ? « Seigneur Jésus, alors que nous nous préparons à t’accueillir dans nos vies, une fois de plus cette année, nos cœurs sont tournés vers toi, et l’Enfant Jésus, que nous espérons, nous fait ressentir de la joie, nous fait tressaillir de joie. » N’hésitons pas à faire nôtres ces belles paroles de la Bible, ce cri du cœur évangélique. Ouvrons nos cœurs à cette joie que nous avons célébré dimanche dernier, le dimanche de Gaudéte. Cette joie se poursuit, se prolonge, aujourd’hui dans le cœur et dans les entrailles d’Élisabeth, mais aussi dans le cœur et dans les entrailles de chacun d’entre nous. Ouvrons nos cœurs à cette joie immense que le Seigneur réserve pour l’humanité, cette joie qui ne peut que déborder de nos cœurs pour être partagée dans le monde entier, et en premier lieu à notre prochain.
Élisabeth poursuit, dans le récit, en s’écriant d’une voix forte avec une action de grâce, une louange, dont les paroles sont aujourd’hui l’inspiration de la première partie de la prière du Je vous salue Marie. Un cri du cœur biblique que la tradition a magnifiquement honoré. Et cela, elle se l‘est écrié d’une voix forte, elle l’a fait résonner dans tout son corps avec la force d’un souffle et d’une voix, dans l’Esprit-Saint qui souffle sans s’essouffler. À l’exemple d’Élisabeth, nous sommes-nous déjà écrié quelque chose d’une voix forte dans notre prière ? Avons-nous déjà fait résonner des paroles évangéliques dans tout notre être et notamment dans tout notre corps ? Peut-être est-ce le moment de redécouvrir une belle manière d’honorer la Parole de Dieu, par notre humanité, par notre incarnation (et non uniquement par notre esprit…) en faisant résonner le souffle de l’Esprit-Saint dans nos cœurs, par notre corps et par notre voix… Nous avons un bel héritage traditionnel dans le christianisme avec des cantiques, des chants et de la louange pour mettre en valeur des versets bibliques et des intuitions spirituelles sur des mélodies qui accompagnent le corps par le souffle et la voix, qui accompagnent l’esprit par la beauté des paroles, et qui accompagnent l’âme en nous tournant vers Dieu. Veillons, chacun d’entre nous, à nous éloigner de la tentation de marmonner les chants sans faire l’effort de respirer profondément et veillons à nous écrier d’une voix forte comme nous y invite l’Évangile à l’exemple d’Élisabeth. Les habitudes et le train-train répétitifs peuvent être une force pour la vertu de fidélité, mais si l’on n’y prend garde, l’ardeur de notre foi peut s’affaiblir. Cette tentation est d’autant plus grande que nous pouvons nous sentir cachés derrière nos masques… Ne pensons pas que c’est notre voisin qui va porter le chant par sa voix, parce que nos voisins pensent sans doute comme nous… Pensons plutôt qu’il nous faut tous porter ces chants, comme la douce et discrète Élisabeth a fait valoir sa voix bien avant nous, pour rendre gloire à Dieu de la venue de notre Sauveur. Et d’autant plus avec la fête de Noël qui approche, de nombreuses personnes qui n’ont pas l’habitude de venir à la messe viendront à l’église. Il nous reviendra à nous, habitués, de porter les chants qui rendent gloire à Dieu, et ainsi partager notre joie de célébrer Jésus-Christ à tous ceux qui nous rejoindront pour l’occasion.
Frères et Sœurs chrétiens, à l’approche du 25 décembre, ouvrons tout grand nos cœurs à Dieu pour finir de préparer le chemin du Seigneur avec la joie qui monte et qui monte comme les dernières cases du calendrier de l’Avent… Gardons en mémoire et gardons dans le cœur l’image d’Élisabeth qui, par son fils, tressaille de joie à l’approche du Sauveur ; Élisabeth qui laisse exploser un cri de joie, une louange adressée à Dieu pour honorer son œuvre dans sa vie. Gardons en tête cette image de la Visitation, afin qu’elle nous guide vers le grand jour de Noël, la solennité de la Nativité Seigneur Jésus.
Bonne route. Joie. Haut les cœurs.
Il est proche, il vient, il arrive.