Homélie sur Jean 6: 44-56 (30 avril)

Tout comme l’eunuque éthiopien lutte pour comprendre le sens du serviteur souffrant dans le livre du prophète Isaïe, les foules luttent également pour comprendre le vrai sens de la multiplication des pains. Philippe éclairera l’eunuque sur Jésus-Christ et sa mort sur la croix; Jésus éclairera les foules sur qui il est et quelle est sa mission. Philippe introduit l’eunuque dans la vie divine à travers le sacrement du baptême; Jésus commence à révéler aux foules le sacrement de l’Eucharistie, à travers lequel nous recevons la vie éternelle.

Jésus nous rappelle que ce n’est pas nous qui trouvons Jésus mais plutôt que c’est le Père qui nous trouve et nous conduit à Jésus comme le chemin de Dieu. Ici, Jésus cite l’Ancien Testament: «Ils seront tous enseignés par Dieu.» Des mots que l’on trouve dans Ésaïe (54:13) et qui rappellent Jérémie: «Je mettrai ma loi en eux et l’écrirai dans leur cœur» (31: 33-34).

Nous en voyons un bel exemple dans la première lecture aujourd’hui au sujet de l’eunuque qui a été conduit à Jésus par Philippe le diacre. Ce qui était important ici était la volonté et l’ouverture de l’eunuque à être attiré vers la vérité.

Jésus répète à nouveau qu’il est le Pain de Vie, en utilisant cette expression formelle «JE SUIS» qui pointe vers l’origine divine. Contrairement à la manne que les ancêtres des Juifs mangeaient dans le désert, ce pain vient directement de Dieu et celui qui le mange vivra pour toujours. Les adversaires de Jésus demandaient un signe comme la manne mais Jésus dit que cela n’a pas donné la vraie vie – ceux qui l’ont mangé sont tous morts. Le pain que Jésus donnera apportera une vie sans fin à ceux qui le mangent.

Jésus est le pain vivant parce qu’il est la Parole même de Dieu et parce qu’il offre son corps et son sang dans un sacrifice d’amour qui donne vie au monde entier.

Et ce Pain est sa chair, chair vivifiante. Cette chair sera donnée pour la vie du monde dans l’attente du Calvaire. Donner la vie éternelle coûtera la vie humaine du Donneur.

Avec ces mots, le chapitre prend sa signification eucharistique. Le mot «chair» (sarx,) introduit le lien entre Eucharistie et Incarnation. Jésus est la Parole faite chair et cette Parole est la nourriture que nous devons tous «manger». «Manger» ici, tout en impliquant de manger et de boire, indique vraiment l’assimilation totale en soi et dans une communauté rassemblée de l’Esprit même de Jésus.

L’Eucharistie, comme nous le savons tous, est le grand signe de la communauté chrétienne par laquelle nous affirmons et célébrons à la fois notre union avec Jésus. En mangeant du pain qui est chair, nous affirmons notre totale adhésion à tout ce que Jésus est et représente. Chers frères, demandons la grâce de Dieu, Jésus, enseignez-moi comment vous nourrir plus que moi. Je crois en toi; augmente ma foi, ma volonté d’obéir et l’efficacité de mon ministère en votre nom.

 

P. Markos