Au cours du temps de l’Avent, nous avons eu l’occasion de méditer sur le fait que l’incarnation de Jésus ne vient pas de nulle part. Jésus n’est pas un homme qui vient dans le monde indépendamment de son histoire. Cela, nous avons eu l’occasion de le méditer notamment avec les évangiles de la généalogie du Christ, ainsi qu’avec le titre qui Lui est donné « racine de Jessé » (Jessé étant le père du roi David, et Jésus se trouvant dans sa lignée). Tout cela, ce sont des éléments qui nous préparent à accueillir l’incarnation du verbe de Dieu, Jésus le Christ. Noël étant passé, la liturgie nous invite à nous tourner à présent vers la Sainte Famille, c’est-à-dire Marie et Joseph qui accueillent l’enfant Jésus.

La Sainte Famille, un peu comme toutes les familles, a des bonheurs et des tracas. C’est vrai que nous sortons à peine du jour de Noël et nous étions tournés vers la contemplation de la joie d’un nouveau-né. Mais après cet évènement de la naissance, il nous faut suivre la famille de Jésus, et méditer avec elle, pour entrer dans le mystère de la vie (autant de notre vie que de la vie même de Dieu). La vie de famille à des hauts et des bas ; et ce n’est pas grave ! Elle est avant tout faite de relations humaines, alors elle est dépendante de notre humanité. Ces hauts et ces bas de la vie de famille ne sont pas à prendre comme un critère de sainteté au sens où la Sainte Famille ne vivrait que des hauts… Non, surtout pas ! La preuve, dans l’évangile de ce jour : rendez vous compte, Joseph et Marie ont perdu Jésus pendant au moins 3 jours. C’est déjà l’angoisse pour un certain nombre de parents (que l’on comprend aisément) quand on perd un enfant quelques heures, alors 3 jours… Comment va-t-il manger ? Comment va-t-il dormir ?… Bref… Quand on dit qu’il y a des hauts et des bas dans la vie de famille – et même de la Sainte Famille -, je pense que cet évènement fais plutôt partie des bas…

Les hauts et les bas dans la vie de famille sont donc tout à fait normaux : il ne faut pas s’inquiéter. Ils font partie de notre humanité qui est colorée à la fois par notre péché et notre sainteté, mais également par nos qualités et nos défauts qui viennent se compléter ou se percuter selon les moments et les situations… C’est comme un battement de cœur permanent qui rend vivant (pour autant qu’il ne s’arrête pas ou ne s’emballe pas).

Cette image de la vie de famille que l’on peut méditer et contempler à travers l’exemple de la Sainte Famille, nous pouvons aussi la rapprocher de notre propre vie, mais aussi de notre vie de famille plus large, la famille de l’Église. La naissance dans l’Église : c’est le baptême. Et à travers notre baptême, nous avons vécu cette expérience de nous laisser former et éduquer dans la foi par d’autres membres de la famille, des aînés dans la foi. Dans la famille de l’Église, aussi, il y a des hauts et des bas, et c’est bien : ça veut dire qu’il y a de la vie, ça veut dire qu’il y a de la diversité, ça veut dire que l’Église n’est pas morte ! Mais il nous revient à nous, membres de la famille ecclésiale ou membre de notre famille charnelle, de nous inspirer de la sainteté de la Sainte Famille afin de traverser les passes difficiles et de remonter la pente pour nous élever ensemble et grandir en sainteté.

Chers Frères et Sœurs, en ce dimanche de la Sainte Famille, je nous invite à prendre modèle sur Joseph, Marie et Jésus, afin de nous aider à résoudre les difficultés que l’on peut avoir dans notre famille ou dans l’Église. Vraiment, demandons l’intercession de la Sainte Famille dans notre prière personnelle et commune pour nous accompagner. Et pensons également à prendre le temps de la louange pour la remercier de tout ce qu’elle nous a déjà donné et de tout ce qu’elle nous offrira encore à l’avenir.

Recevons pour nous-mêmes ces mots de Saint-Paul tirés de la 2e lecture : « Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes. »

Appeler Dieu « notre Père » fait de nous des enfants d’une même famille, des « enfants de Dieu ». Regardons à notre droite, regardons à notre gauche, et reconnaissons dans ces personnes des frères et des sœurs en Christ. Sentons-nous comme une famille aimante et chaleureuse. Je prie par l’intercession de la Sainte Famille que cette église – ou n’importe quelle autre église – soit comme un cocon, un foyer, dans lequel il nous est agréable de nous retrouver ensemble, en Église, entre frères et sœurs.