Jean-Georges Cornélius – Jéhovah devient notre père – Musée eucharistique du Hiéron, Paray-le-Monial.

Cette œuvre, bouleversante a été peinte par Jean-Georges Cornélius (1880-1963), élève de George Desvallières (qui a peint le chemin de Croix de notre église) qui le considérait comme l’artiste « tourmenté du Christ ».

Le Christ crucifié meurt, trahi par tous et avec le sentiment d’être abandonné par le Père après avoir crié « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

C’est Jésus dans son humanité qui s’exprime ainsi. Pourtant, le Père est bien là, lié aux souffrances de son Fils, il ne l’abandonne pas. Et le Fils et le Père s’abandonnent mutuellement l’un à l’autre dans un élan d’amour infini, le Fils par sa douleur, le Père par sa tendresse. Au travers de l’auréole lumineuse comme un soleil, le Père associe le Fils à sa Gloire : « Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi » (Jean 17, 5). Ils ne font plus qu’un.

Plus rien n’existe autour d’eux, la croix s’est effacée, seul reste l’amour. Le bleu azur du fond du tableau apporte douceur et apaisement.

En ces temps douloureux, Dieu est avec nous. Nos larmes coulent sur ses joues. Il fait siennes nos souffrances pour mieux nous relever. Il est bien notre Père.

Pour Jean-Georges Cornélius : « La seule chose qui compte, c’est d’arriver à force d’amour et de pitié à entendre tous les râles de la Sainte Agonie, et puis d’aller attendre que la formidable clarté de la Résurrection se glisse entre les pierres du tombeau.

Cela, j’y suis arrivé et j’essaye furieusement de le faire comprendre aux autres par l’image. Il faudrait que l’Art soit une sorte de transfusion d’âme. »

MHM