La rencontre de Saint François d’Assise et de Saint Dominique

Fresque :  «La rencontre de Saint François d’Assise et de Saint Dominique»

– Situation dans l’église : Chapelle des confesseurs, à droite de la grande porte en sortant de l’église

– L’artiste : Raymond Virac (1892-1946)

Crédit photographique Bruno Parnaudeau

 

Cette fresque, probablement la mieux conservée de notre église, représente la rencontre de Saint François d’Assise et de Saint Dominique.

Pour cette scène assez courante dans l’iconographie, le peintre, Raymond Virac, a choisi de placer les deux hommes sur un pont, avec toute la symbolique qui en découle, sur un fonds d’arbres, de fleurs et d’oiseaux, en référence certainement à Saint François. Les deux saints sont entourés de quelques frères dont certains sont identifiables, notamment chez les dominicains, mais pas tous contemporains des deux hommes.

Sur la partie haute de la fresque, on peut voir, à gauche, Saint Dominique recevant le rosaire des mains de la Vierge et à droite, Saint François recevant les stigmates de la passion du Christ. La scène est couronnée par une phrase en latin  « Béni sois-tu, Seigneur, au firmament des cieux » Cantique des Trois enfants (Dn 3,56).

Cette embrassade n’est pas imaginaire. Les deux grands hommes sont contemporains (Saint François 1181 – 1226, Saint Dominique 1170 – 1221) et au moins trois rencontres sont avérées et rapportées dans les textes dominicains et franciscains.

La première rencontre a eu lieu en 1217 à Rome, alors qu’ils viennent tous les deux demander au pape Honorius III, des privilèges pour leur ordre. Dominique a eu, dans la nuit, la vision du Christ en colère devant les péchés des hommes. La Vierge, pour le calmer, lui présente François et Dominique comme étant capables de l’aider à sauver le monde. Le lendemain, Dominique rencontre François et reconnaît l’homme qui l’accompagnait dans sa vision. Tous deux rendent grâce à Dieu et s’embrassent.

Une deuxième rencontre s’est déroulée lors d’un chapitre franciscain, très probablement à Sainte-Marie-des-Anges, le 3 juin 1218. À ce chapitre assistent Dominique et sept frères dominicains. Dominique est frappé et touché par l’exigence de pauvreté évangélique prêchée par François.  Sa perception de la pauvreté va évoluer vers une pauvreté plus radicale, même s’il ne va pas jusqu’à dire que les frères ne doivent rien posséder.

Une troisième rencontre, enfin, a lieu chez le cardinal Hugolin, futur Grégoire IX, grand ami de François et de Dominique, entre 1218 et 1221. L’objet de leur rendez-vous concerne la possibilité de devenir évêque pour les frères mendiants. Emplis de modestie et d’humilité, les deux hommes refusent.

François et Dominique sont très différents dans leur personnalité, leur manière de vivre et les milieux dans lesquels ils vivent. Mais ils pratiquent, spirituellement, le même aspect pénitentiel de la pauvreté et possèdent le même amour de l’Église tout en dénonçant ses dérives.

Le frère dominicain Guy-Thomas Bedouelle (1940-2012) disait : « Rendons grâce à Dieu qu’il y ait eu, au même moment, saint François qui est toute sensibilité intelligente, et saint Dominique qui est toute intelligence sensible. »

 

Olivier