Pourquoi un chœur dans une église ?

Jadis, dans le Temple à Jérusalem, nul ne pouvait pénétrer dans le sanctuaire – ou Saint des Saints – hormis le grand prêtre, une fois par an, pour y faire brûler l’encens. Le Saint des Saints représentait symboliquement le lieu de la présence de Dieu, là se trouvait l’Arche d’Alliance. Il était fermé par un voile très épais qui se déchira au moment de la mort du Christ sur la croix.  «Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l’esprit. Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas …». (Mt 27, 50-51).

 

Par la suite les églises ont conservé ce Saint des Saints en isolant symboliquement une partie de l’édifice: le chœur, où se trouve l’autel sur lequel se déroulent les liturgies. En effet, espace consacré, c’est le lieu le plus saint de l’église. Il est souvent séparé de celui des fidèles par une balustrade et toujours par une élévation de plusieurs marches.

 

 

L’autel au centre du sanctuaire

Le chœur abrite l’autel sur lequel se déroule toute l’action liturgique. Le prêtre y célèbre le saint sacrifice de la messe. Comme le rappelle le Catéchisme de l’Église catholique, l’autel «représente les deux aspects d’un même mystère : l’autel du sacrifice et la table du Seigneur, et ceci d’autant plus que l’autel chrétien est le symbole du Christ lui-même, présent au milieu de l’assemblée de ses fidèles, à la fois comme la victime offerte pour notre réconciliation et comme aliment céleste qui se donne à nous» (CEC n° 1383). On comprend qu’il soit l’objet d’une grande vénération.

 

Notre église du Saint Esprit possède deux autels dans le sanctuaire . Vers le fond, sous un baldaquin le maître-autel date de la construction de l’édifice. Pour l’atteindre observez qu’il faut monter trois marches. Pour certains liturgistes, ces trois degrés présents devant les autels, représentent les trois vertus théologales de foi, d’espérance et de charité qui mènent à Jésus-Christ. Sur la table, un riche tabernacle en cuivre doré et argent conserve les hosties consacrées ; une lampe allumée en permanence signale la présence divine.

Et, plus proche de l’assemblée, un autel secondaire plus récent sur lequel les rites liturgiques sont célébrés face aux fidèles selon les recommandations du renouveau liturgique voulu par le Concile Vatican II (1962-1965).

 

Tranchant sur la sobriété du béton qui l’entoure, le chœur est la partie la plus richement décorée de l’église afin d’honorer le Christ et le sacrifice divin qui s’y déroule. Les matières précieuses comme le métal doré, les revêtements de marbre, d’onyx, et les lumières, concourent à guider le regard des fidèles vers le sanctuaire et la sainte table.

 

Martine

Crédit photo : Bruno Parnaudeau