« L’éducation à l’heure de l’Authropocène »
Article de Renaud Hétier et Nathanaël Wallenhorst dans « Etudes » de mars 2021.
Peut être faut-il commencer par la définition que donnent nos auteurs, tous deux professeur à l’Université Catholique de l’Ouest d’Angers, du terme « Anthropocène » : « C’est le nom de la nouvelle époque géologique dans laquelle nous sommes compte tenu de l’impact des humains sur le système terre. »
Dans une première partie, prenant acte de cette altération, ils précisent que même si nous arrêtons de produire des gaz à effet de serre, notre terre risque de connaître des températures qui ne sont plus compatibles avec la vie humaine. Il ne nous reste plus de temps pour limiter le réchauffement climatique. Quelques faits sont éloquents : les vignes de l’Aude qui ont grillé, les terres agricoles d’Afrique transformées en zones désertiques, le feu qui a tué des cheptels entiers en Asie du sud-est.
Dès lors nos auteurs appellent à allumer un couvre-feu éducatif.
Mais « peut-on raviver la flamme éducative au point qu’elle déborde l’incendie du monde ? »
A-t-elle-même un sens si la perspective est la survie ?
Il s’agit en fait d’une espérance. Faire aussi en sorte que les choses soient moins grave que prévu.
Mais qu’a-t-on à apprendre aux enfants ? Car nous ne sommes plus à l’époque du savoir descendant avec autorité.
C’est là où ces spécialistes de l’éducation formulent des propositions concrètes : »Apprendre ensemble, apprendre les uns des autres, les autres étant tous les êtres vivants et le monde lui-même. » Il s’agira de protéger l’enfance des mirages de la consommation. Non pas éteindre le désir dès l’enfance. C’est tout l’inverse : « il s’agit de libérer l’enfant de la multiplication des besoins qui l’aliènent. »
En lisant cet article nous pourrons nous mettre à l’écoute des propositions de ces deux éducateurs qui plaident pour une libération d’un désir qui ne soit pas détourné en besoin, enraciné profondément dans le monde. Apprendre à nous relier à la nature. Et de nous préciser comment faire « avec les élèves et en partie par eux. »
« L’éducation des enfants peut-être aussi un moyen de remonter jusqu’aux parents. Cela suppose que l’école fasse une autre place à ces derniers et qu’elle organise des moments de partage où les enfants présentent leur savoir et leurs activités ». « L’éducation doit tisser des liens et permettre à l’enfant de se sentir solidaire, dépendant, avant même d’avoir à le penser. »
P. Christophe