Dans « Paris-Notre-Dame » N°1857 du 15 avril 2021

 

Parmi tous les massacres qui ont marqué les derniers jours de la « Commune de Paris » dont on célèbre le 150e anniversaire, un sombre événement est rappelé par cet article : le massacre d’otages qui eut lieu sur Haxo dans le 20e arrondissement. Il nous informe aussi sur les commémorations qui vont se dérouler cette année du 25 au 30 mai sur les lieux mêmes.
Pour en comprendre l’esprit et se rappeler cette page d’histoire, finalement peu connue, citons le texte gravé sur le monument commémoratif érigé pour le centenaire du massacre :

« En ce lieu l’avant dernier jour de la Commune de Paris, le 26 mai 1871, vers six heures du soir, furent amenés de la prison de la Roquette, en un lugubre cortège, huit religieux, deux ecclésiastiques, trente-cinq gardes de Paris et quatre Otages civils.

En présence des derniers représentants de la Commune, ces quarante-neuf Otages furent massacrés par une foule en délire.

Prêtres sacrifiés à la haine antireligieuse, gardes de Paris et prisonniers civils victimes des passions politiques. Ils ne sont pas tous morts pour la même cause, mais ils ont partagé les mêmes souffrances et subi le même sort. S’il faut sévèrement condamner les responsables du crime, on n’oubliera pas les événements tragiques qui se succédaient alors dans la capitale, les souffrances récentes de la guerre et du siège, l’amertume de la défaite, la répression inhumaine qui mettait fin, en ces jours, aux excès de la Commune. Gardons le souvenir de ces drames, non pour perpétuer des haines, mais, à la suite de Jésus-Christ, pour œuvrer à la paix parmi les hommes ».

Dans les décennies suivantes, une présence d’Eglise s’est instaurée sur les lieux : quelques femmes qui commencent à instruire enfants et adultes puis les pères jésuites. On en trouve le récit dans le livre de François GRAFFIN « Henri DIFFINE, mystique et guide spirituel » aux éditions Saint Paul 1984 (p.90 à 103) c’est ainsi qu’est née finalement une paroisse : « Notre-Dame des Otages » qui entretient cette mémoire et se mobilise en ce moment. On trouvera dans « Paris-Notre-Dame » les informations pratiques concernant les célébrations prévues.

Le recul des années nous permet de vivre une ferveur sans passion. D’ailleurs il ne faut pas oublier que les « versaillais » se sont également livré à des massacres, massivement et en dehors des combats. La période faisant suite à la guerre franco-prussienne et à la défaite est complexe. Bien sûr, de nombreux ouvrages existent. Citons « La Commune de Paris » de William SERMAN chez Fayard 1986. Du côté des « Communards » les témoignages ne manquent pas, notamment « La Commune, histoire et souvenirs » de Louise MICHEL et « Histoire de la Commune de 1871 » de P.O. LISSAGARAY, tous deux aux Editions La Découverte sans oublier les pages truculentes de Jules  VALLES dans « L’Insurgé » (G.F. Flammarion).