Pélerins d’Emmaüs – Huile sur papier marouflé sur bois-1629- REMBRANDT

Musée Jacquemart André- Paris

Luc (24,13-35)

…Les deux pèlerins ont cheminé avec Jésus sans le reconnaitre. Ils lui confient leur grande tristesse, leur manque d’espoir, leur égarement. Jésus les écoute et il leur dit que leur coeur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit. Ils lui disent : « Reste avec nous car le soir déjà approche et le jour baisse ».

Rembrandt, peintre flamand de mère catholique connaissait et lisait la Bible régulièrement. Il traitera le thème des Pèlerins d’ Emmaüs plusieurs fois, très curieux et novateur il cherchera à se détacher de la figure du Christ idéalisé ou dramatisé dans la peinture italienne et espagnole.

Maitre incontesté du clair-obscur (art de distribuer les nuances de la lumière contrastant avec un fond sombre)et grâce à lui, il nous plonge dans un instant propice à une révélation : les pèlerins le reconnaissent à la fraction du pain !

-Stupeur, étonnement du pèlerin au centre bouche et yeux ouverts : il est irradié par la lumière jaune

à droite du tableau.C’est un choc visuel mais qui enveloppe l’espace d’une silencieuse douceur.

Le Christ, personnage principal est dans l’ombre et pourtant il EST la Lumière qui va rayonner en personne réelle et incorporelle sur le pèlerin.

-Le second pèlerin se fond dans l’ombre, il est au pied du Christ.

-Une femme est hors de la scène , elle semble occupée et non interpellée .Le noir, les bruns, les gris et les ocres profonds jouent dans le halo de la lumière !

Quand la peinture rencontre la théologie elle révèle tout le Mystère de notre Foi et ses étapes.…

Etre très affairé pas encore prêt ( la personne hors de la scène ) ?

Etre stupéfait, étonné ou avoir peur ?

Etre révélé ?

Elle invite à se nourrir de l’Ecriture et c’est DANS dans l’Ecriture que sont : la stupeur, l’étonnement,…nous font tomber à genoux !

Quand la peinture rencontre la théologie elle nous révèle l’Eucharistie, en effet grâce au clair-obscur elle dissout le contour des objets ou personnages pour les fondre dans l’espace du tableau ce qui provoque dans ce tableau force et douceur à la fois , l’action de l’Eucharistie qui opère…

Rembrandt va à l’essentiel dans la simplicité du décor : des murs sobres et un sac qui rappellent l’Eglise Primitive, notre première messe, notre cheminement.

BBG