« Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous » (Jn 6, 53).
Comment accueillir cette Parole de Jésus dans notre condition actuelle de confinés, où nous sommes privés de toute possibilité de manger le Corps du Christ et de boire son Sang ? Cette Parole de Jésus ne tombe-t-elle pas au mauvais moment ? Comment manger le Corps Du Christ si nous ne pouvons pas participer à l’Eucharistie et communier aussi souvent que nous le désirons ?
Ces questions sont légitimes. Elles nous laissent entrevoir l’importance de l’Eucharistie et notamment de la Communion dans notre vie de chrétiens. Elles nous montrent que la privation de la communion pendant longtemps peut entrainer un dessèchement spirituel de notre cœur. Que L’Eucharistie soit indispensable pour avoir la vie éternelle et participer à la Résurrection du Christ, c’est ce que Jésus lui-même affirme dans l’évangile de ce jour : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 54). L’eucharistie, chair et sang, communique au croyant, pour son bonheur, les dons de la vie éternelle dès ici-bas et l’union à Jésus, le Fils de Dieu incarné et ressuscité. Mais que se passe-t-il quand cette privation nous est imposée par la situation dans laquelle nous nous trouvons ? Dieu Tout-Puissant, à qui rien n’est impossible, pourrait-il priver de sa présence ses enfants quand ceux-ci en sont éloignés malgré eux ?
En effet, rien ne peut limiter le Seigneur dans sa manière de nous nourrir de sa Chair et de son Sang. Le témoignage de Sainte Thérèse de Lisieux peut nous inspirer. À son époque, il n’était pas possible de recevoir l’Eucharistie quand on le voulait. Seuls la Prieure ou le confesseur pouvaient décider du moment. Alors Thérèse fit cette demande au Seigneur : « Ah ! Je ne puis recevoir la sainte communion aussi souvent que je le désire mais, Seigneur, n’êtes-vous pas le tout-puissant ? Restez en moi comme au tabernacle ; ne vous éloignez jamais de votre petite hostie. » (Offrande de moi-même comme victime d’Holocauste à l’Amour Miséricordieux du Bon Dieu, in Thérèse de Lisieux, Œuvres complètes, p. 963). Si nous le désirons profondément, Le Seigneur n’hésitera pas à venir habiter dans notre cœur comme dans un Tabernacle. C’est ce qu’il fit en s’invitant dans la maison de Joseph et de Marie.
Ainsi Jésus nous rejoint non seulement dans nos maisons, mais aussi dans notre travail de tous jours, dans nos petits gestes d’amour et de service. C’est ce qu’il faisait aux côtés de Saint Joseph dans son atelier d’Artisan. Saint Joseph, par son humilité et sa simplicité, sa patience et son dévouement, son sens du devoir et sa docilité à la volonté de Dieu, est devenu le modèle de tous ceux qui sont voués au travail. Que son intercession en ce jour de la Fête du Travail, redonne confiance et vigueur à tous les travailleurs du monde entier.
Bonne fête du travail.
Père Thomas.