Confinement et liberté

Le confinement nous pèse ? Alors  pensons aux Apôtres, qui ont été mis en prison après avoir désobéi aux autorités et enseigné « les paroles de vie ». Certes, ils ne sont pas restés aussi longtemps que nous, à peine quelques heures : « pendant la nuit, l’ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison et les fit sortir » (Ac 5,20). Mais saint Paul, lui, a été enchaîné plusieurs années à Rome. La durée importe peu, c’est le sens de ces évènements que nous devons comprendre : celui qui est uni au Seigneur est libre, qu’il soit en prison, confiné ou autorisé à se déplacer comme il le désire. L’épreuve que nous traversons peut nous aider à devenir de plus en plus libres. « Le Seigneur, c’est l’Esprit, et là où l’Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté » (2Co 3,17).

La liberté est avant tout un don de Dieu, mais elle demande aussi un apprentissage. « On ne naît pas libre, on le devient » disait Spinoza. A Pâques, nous avons célébré le passage de la Mer rouge, qui signifiait la fin de l’esclavage en Egypte. Mais dans le désert, Israël a pris conscience qu’il n’était pas encore libre. Jésus dira plus tard : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché » (Jn 8,34). La loi promulguée par Moïse, centrée sur les 10 commandements, nous donne un début de liberté, mais seule la loi de l’évangile peut nous la donner en plénitude : « si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres. » (Jn 8,36)

La liberté que nous offre le Christ s’appelle le salut : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé » (Jn  3,18) Alors, profitons de notre confinement pour travailler non seulement à toutes nos tâches matérielles, familiales et professionnelles, mais aussi à notre salut. Il s’agit bien d’un travail, qui est même le plus important de tous : « travaillez à votre salut avec crainte et profond respect » écrit saint Paul aux Philippiens (2,12). Accomplissons-le avec ardeur pendant le confinement, mais aussi jusqu’à la fin de notre vie, afin de goûter de plus en plus la joie de la liberté.

P. Arnaud