« Père, l’heure est venue, glorifie ton fils. »

 

Pour beaucoup le mot « gloire » fait difficulté aujourd’hui. Il est nécessaire d’en comprendre la cause pour bien exprimer la gloire de Dieu.

La connaissance que nous avons de la gloire vient de notre expérience. La gloire de telle personne humaine évoque souvent celle qui s’impose. Dès lors elle éveille notre méfiance. Souvent elle est au service de la vanité ou même de l’abus de pouvoir. C’est la vaine gloire, la gloire qui vient des hommes. C’est que nous vivons dans un monde marqué par la faiblesse humaine et le péché. Jésus l’avait fait remarquer à ses disciples : « Les rois des nations les commandent en maîtres et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. » (Lc 22,25). Jésus se démarque d’une telle gloire : « Moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert (v.27).

Comprenons que ces déformations humaines brouillent notre perception de ce terme si souvent employé dans la Bible pour parler de Dieu ou de Jésus. Au long de son histoire, le Peuple de Dieu a progressivement mieux compris ce que signifiait ce mot : la gloire de Dieu se révèle lorsqu’il est manifesté et reconnu pour ce qu’il est. C’est pourquoi Jésus peut dire à son Père : « Je t’ai glorifié sur la terre. » C’est dans la mesure, en effet, où il l’a fait connaître en vérité tel qu’il est : « La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu. » La gloire de Dieu transparaît dans les paroles et les actes de Jésus.

« L’heure est venue » car Jésus va être glorifié par son Père : Ayant livré sa vie par amour, son Père le ressuscite. Il le glorifie. Ce faisant il révèle d’une manière incomparable qui il est : le Père qui veut sauver. Il manifeste ainsi sa gloire. « Car la gloire de Dieu c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vue de Dieu. » (St Irénée)

P. Christophe