Depuis dimanche dernier, nous sommes engagés avec le Christ sur le douloureux  chemin de sa passion. Les textes de la Parole de Dieu que nous méditons en cette Semaine Sainte nous introduisent bien dans le drame qui le conduit de son dernier repas avec ses disciples à sa Mort sur la Croix le Vendredi Saint.

« L’un de vous me livrera »

Dans l’évangile de ce mardi Saint, on peut voir que Jésus n’est pas du tout dupe du double jeu de Judas. C’est lui-même qui lui en donne en quelque sorte le signal pour qu’il exécute son perfide dessein : « Ce que tu fais, fais-le vite ». Judas est décidé à trahir son Maître. Rien ne semble plus l’arrêter, pas même les avertissements de Jésus. Il sort.  Il a déjà tourné le dos à Jésus par amour des biens de ce monde. Son attitude incarne ce que Saint Augustin décrira comme « l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu ». Judas n’a pas compris la grâce qu’il a d’être avec Jésus. Sommes-nous vraiment si différents de Judas ? L’amour de Dieu a-t-il encore la primauté dans nos vies d’aujourd’hui ? Judas n’est-il pas la figure d’un monde qui rejette Dieu, et  met sa confiance dans les biens matériels ?

« Maintenant le fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui »

Avec la sortie de Judas se déclenche pour Jésus le processus annoncé à plusieurs reprises. L’arrestation de Jésus n’est plus qu’une question d’heures. Mais, fort étonnement, Jésus accueille cette heure dramatique dans sa vie comme un signe de gloire. Il y voit l’accomplissement du salut de l’humanité et le triomphe de l’amour. Cela signifie que pour Jésus, le chemin de la Croix et le chemin de la Gloire représentent un seul et même mystère à deux faces. L’élévation de Jésus sur la Croix est le commencement de son élévation auprès du Père dans la Gloire. Et l’élévation de Jésus dans la gloire est aussi l’élévation de notre humanité auprès du Père.

« Tu donneras ta vie pour moi »

Pierre est trop sûr de lui-même : « Je donnerai ma vie pour toi ». Mais nous savons qu’il ne tiendra pas parole le moment venu. Combien de fois avons-nous, nous aussi, renié Jésus dans diverses situations de nos vies ?

Que la passion du Christ nous relève. Redoublons de ferveur en communiant plus intensément aux souffrances du Fils bien-aimé.

 

P. Thomas