Action de grâce
A mesure que le confinement se prolonge, le « jeûne eucharistique » peut devenir de plus en plus difficile. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui où l’évangile nous décrit une scène qui renvoie symboliquement à l’eucharistie. « Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ». Pour recevoir le pain eucharistique, il faudra encore attendre encore plusieurs semaines (sans en connaître le nombre d’ailleurs). Mais n’oublions pas qu’avant de donner le pain à ses disciples, Jésus leur a permis de pêcher une multitude de « gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois », le nombre de variétés de poissons connues à l’époque. Saint Jérôme a interprété ce passage comme signifiant l’universalité de l’Église, toutes les nations de la Terre se retrouvant dans les filets de l’apôtre Pierre.
En cette période d’épreuve qui touche toutes les parties de la terre, le Seigneur nous invite à regarder autour de nous et à contempler les nombreux actes de solidarité et de fraternité qui sont posés chaque jour, comme autant de façons de servir son prochain. Souvenons-nous que le Jeudi Saint, le Christ a associé de la façon la plus étroite la première messe et le lavement des pieds. Et n’oublions pas que le mot eucharistein signifie précisément rendre grâce. Alors, continuons de désirer « le pain des forts », mais en attendant de le recevoir, demeurons dans un esprit d’action de grâce en servant notre prochain (il existe de multiples façons de le faire, même lorsqu’on est confiné) et en admirant et bénissant tous ceux qui s’engagent au service de leurs frères.
P. Arnaud