(Jérémie 20, 10-13 ; Jean 10, 31-42)
« J’ai multiplié sous vos yeux les œuvres bonnes qui viennent du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me lapider ? »
Si le Carême est un temps de pénitence et d’effort de conversion, son but est de nous conduire à enraciner notre confiance totale en Dieu. Finalement réussir son Carême, c’est pouvoir dire avec Saint Paul, « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).
En ce vendredi qui précède la passion du Seigneur, la Parole de Dieu nous invite à méditer sur cette confiance dans la figure du Prophète Jérémie dont la persécution annonce celle du Christ Sauveur.
En effet, Jérémie se retrouve seul au milieu d’une foule hostile. Il est amené à réaliser que finalement, tout dépend uniquement du Seigneur « Le Seigneur avec moi, dit-il, tel un guerrier redoutable » (Jr 20, 11-12). À Lui, Jérémie confie sa cause dans une confiance absolue. Si notre observance du Carême a été vraiment fructueuse, notre confiance devrait être également plus forte et plus totalement centrée sur le Seigneur.
Dans l’évangile, Jésus rencontre, de la part des Juifs, une semblable hostilité qui le mènera à la mort. Ceux-ci ont déjà des pierres en mains, prêts à le lapider. À leurs yeux, Jésus a blasphémé en se déclarant Fils de Dieu. Et pour cela il doit mourir. Son sort est donc déjà scellé.
Mais, avec sérénité et douceur, non sans humour, Jésus leur demande quelle œuvre bonne lui vaut cette lapidation. Ce rejet des Juifs n’empêchera pourtant pas l’œuvre du Père de s’accomplir. Un peuple humble et simple de cœur reconnaîtra que Jésus est dans le Père et que le Père est en Lui.
Pendant ces derniers jours avant la passion, nous sommes invités à nous attacher nous aussi, par une foi aimante et sans partage à « celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde » (Jn 10, 36).
Avançons donc avec le Christ qui veut faire de nous les Enfants bien-aimés du Père.
Père Thomas