Chers paroissiens,

En ce jour où le monde commémore l’armistice de 1918 et où l’Eglise fête saint Martin, soldat de l’empereur romain devenu soldat du Christ, comment ne pas prier et œuvrer pour la paix ? Depuis 75 ans, l’Europe (si l’on excepte les Balkans), et beaucoup d’autres parties du monde jouissent de la paix. Mais celle-ci est fragile. Dans son encyclique Fratelli tutti, le Pape François écrit : « Les situations de violence se multiplient douloureusement en de nombreuses régions du monde, au point de prendre les traits de ce qu’on pourrait appeler une ‘‘troisième guerre mondiale par morceaux’’. Cela n’est pas surprenant si nous considérons l’absence d’horizons à même de nous unir, car ce qui tombe en ruine dans toute guerre, c’est le projet même de fraternité inscrit dans la vocation de la famille humaine; c’est pourquoi toute situation de menace alimente le manque de confiance et le repli sur soi. Ainsi, notre monde progresse dans une dichotomie privée de sens, avec la prétention de garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance ». [23-25] Et vers la fin, il ajoute : « La guerre n’est pas un fantasme du passé mais au contraire elle est devenue une menace constante. Le monde rencontre toujours plus d’obstacles dans le lent cheminement vers la paix qu’il avait initié et qui commençait à porter quelques fruits.». [256-257]

Pourquoi tant de guerres dans le monde ? Parce que les cœurs ne sont pas en paix. Saint Séraphin de Sarov disait : « acquiers d’abord la paix intérieure et beaucoup trouveront le repos auprès de toi ». La paix n’est pas seulement l’absence de guerre, la tranquillité de celui qui ne veut pas être dérangé : « fichez-moi la paix ! » La paix est le 3ème don de l’Esprit Saint, juste après la charité et la joie (Ga 5,22). Et comme tous les autres dons de Dieu (la parabole des talents nous le rappellera dimanche), elle demande à être accueillie et travaillée. Alors, pendant ce confinement, soyons des artisans de paix, en nous-mêmes et autour de nous.

La paix va de pair avec la justice. « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » (Ps 84) Si nous voulons la paix dans notre société, luttons contre les injustices et soutenons les pauvres. Notre paroisse le fait de diverses façons. Tous les mardis soirs, les membres de la Conférence Saint Vincent de Paul continuent leurs maraudes. Tous les vendredis après-midis, les membres d’Aux Captifs la Libération continuent d’accueillir des personnes en difficulté dans la crypte. Les bénévoles du vestiaire continuent, sur rendez-vous, de donner des vêtements. A ce propos, je fais appel à vous car les stocks ont diminué, et nous manquons notamment de vêtements pour enfants. Merci à ceux qui le peuvent d’en apporter, si possible en les donnant aux prêtres pendant les permanences quotidiennes, ou en les déposant devant la porte du 78 rue Claude Decaen ou devant la porte vitrée du 1 rue Cannebière.

A cause des conditions sanitaires, Hiver Solidaire ne pourra pas revêtir sa forme habituelle cette année. A la place, nous proposerons un brunch tous les samedis matins à partir du 6 décembre (premier samedi de l’Avent et donc de la nouvelle année liturgique).

Pour accomplir son œuvre d’évangélisation, la paroisse elle-même a besoin de ressources. Pour ceux qui n’ont pas donné au denier, vous trouverez sur le siteLe confinement illustré un journal qui en présente les enjeux. Par ailleurs, puisque la kermesse ne pourra pas avoir lieu fin novembre comme prévu, nous vous proposons une vente en ligne, avec en particulier beaucoup de jouets et de jeux que vous découvrirez sur https://www.leboncoin.fr/decoration/1874055078.htm/ et que vous pourrez venir chercher aux heures de permanence (contacter le numéro indiqué sur le Bon Coin).

Pour acquérir en vous la paix, n’hésitez pas à venir prier dans l’église. Dans l’oratoire Saint Jean Paul II notamment, vous pouvez adorer le Saint Sacrement à tout moment de la journée. Lors de l’audience de référé au Conseil d’Etat concernant l’interdiction de tenir des messes, la représentante de l’Etat a indiqué que sur l’attestation de déplacement dérogatoire, la case « motif familial impérieux » est aussi prévue pour se rendre à l’église. Ce qui signifie que nous ne sommes pas limités dans la durée de sortie, contrairement aux déplacements brefs limités à 1h.

Pour conclure ce long mail, j’ajoute que la détente et l’humour servent aussi à l’acquisition de la paix. J’espère que Tintin et le capitaine Haddock (en pièce jointe) pourront nous y aider.

«Paix et bien », comme disait saint François à tous ceux qu’il rencontrait.

 

  1. Arnaud