« Frères, ne soyez pas des enfants pour le jugement ; des petits enfants pour la malice, soit, mais pour le jugement soyez des hommes faits. » (1 Co 14,20)

Chers paroissiens,

Karl Barth, un grand théologien réformé, disait que le pasteur devait tenir la bible dans une main et le journal dans l’autre. Un chrétien doit chercher à comprendre non seulement les Ecritures (grâce au don d’intelligence) mais aussi le monde dans lequel il vit (grâce au don de connaissance). Pendant le confinement, nous vous proposerons donc de décrypter l’actualité avec un regard de croyant. Sur le site, vous trouverez une nouvelle rubrique, intitulée « Articles», qui vous y aidera.

Aujourd’hui, je vous invite à réfléchir sur deux sujets brûlants de l’actualité : la pandémie de coronavirus, et la liberté d’expression.

Pour le premier, méditons sur les propos du pape François, tirés de son encyclique sur la fraternité. En voici un extrait : « Une tragédie mondiale comme la pandémie de Covid-19 a réveillé un moment la conscience que nous constituons une communauté mondiale qui navigue dans le même bateau, où le mal de l’un porte préjudice à tout le monde. Nous nous sommes rappelés que personne ne se sauve tout seul, qu’il n’est possible de se sauver qu’ensemble. C’est pourquoi j’ai affirmé que la tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos ego toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette [heureuse] appartenance commune, à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères » (§ 31).

En ce qui concerne la liberté d’expression, je vous propose de lire la tribune du père Jean-Marie Petitclerc (dans l’onglet « Articles » également), parue dans La Croix lundi dernier. En voici un extrait : « notre République, dans sa devise inscrite sur tous les frontons de nos mairies, associe la notion de liberté à celle de fraternité. Et, si la liberté est un droit, la fraternité, quant à elle, est un devoir. Vivre en frères ne relève pas du droit, mais du devoir. La liberté d’expression doit donc être associée, à mes yeux, avec le devoir de fraternité, qui impose le respect de chacun dans ses convictions, qu’il soit croyant ou incroyant. Il s’agit donc d’éduquer à la liberté d’expression dans le cadre de ce respect mutuel. Il nous faut toujours apprendre à conjuguer liberté d’expression et devoir de fraternité. »

En plus de ces articles, certains d’entre vous auront le temps de lire davantage. Je vous ai déjà invités à étudier l’encyclique du pape, mais vous trouverez également sur le site une autre nouvelle rubrique intitulée « Lectures ». Merci à ceux d’entre vous qui ont apprécié un ouvrage (qu’il soit spirituel ou non) de m’envoyer une brève présentation qui pourra donner à d’autres l’envie de le découvrir. Vous en trouverez déjà deux proposés par le père Christophe.

Prions les uns pour les autres, et pour notre monde. Aujourd’hui, confions particulièrement au Seigneur nos frères et sœurs américains, afin qu’ils se laissent guider par l’Esprit de sagesse et de paix. Demandons à Sainte Geneviève, aujourd’hui et tous les jours du confinement, d’intercéder pour nous (cf la prière ci-jointe, que vous connaissez bien).

Que Dieu vous bénisse,

 

P. Arnaud