Fresque  «Les grands précurseurs de la Renaissance en art»

– Situation dans l’église : à côté du bureau de l’Accueil des prêtres dans l’église

– L’artiste : Émile Beaume (1888-1967)

Crédit photographique Bruno Parnaudeau

 

Comment ne pas remarquer sur la fresque d’Emile Beaume ce personnage humblement agenouillé, tenant pinceau et palette au pied de la Croix du Christ ? Pourquoi, le fresquiste, lui a-t-il donné autant d’importance par sa taille, la couleur jaune de son manteau et l’inscription de son nom ? La réponse se trouve dans la qualité de ce personnage, Giotto, qui fut un peintre et un architecte recherché par une clientèle prestigieuse. Les fresques qu’il a peintes à  Assise (basilique Saint François), à Florence (église Santa Croce) et à Padoue (chapelle de l’Aréna) figurent parmi les sommets de l’art chrétien.

 

A la fin du 13es, pour la première fois, Giotto* se libère du hiératisme byzantin et des codes de la représentation sacrée destinés à transmettre un message symbolique. Avec lui, l’Histoire fait irruption dans la peinture et prend en compte l’existence de l’individu créant ainsi une image encore inconnue. Pour la réaliser, il invente l’illusion de la profondeur par le trompe-l’œil, par les effets de perspective, de raccourci, et insuffle à ses personnages une véritable dimension humaine par leur attitude et l’expression de leurs sentiments. Il a ainsi forgé un langage nouveau de la peinture ouvrant la voie à l’art de la Renaissance. Nul autre peintre n’aura une influence aussi manifeste et durable sur l’art et pour qualifier son génie, le poète Dante inventa le mot «artiste».

 

Au début des années 1290 (il n’a alors que 24 ans), la prodigieuse originalité de Giotto éclate dans l’exécution de la commande qui lui est faite de vingt huit fresques, les « Histoires de la vie de saint François »  sur les murs de la basilique supérieure à Assise. Il y met en place, pour la première fois, toutes ses innovations et affiche son souci de créer un espace cohérent (le décor urbain d’Assise et les paysages environnants) ainsi qu’une certaine densité des individus par son attention aux détails (volumes, gestes naturels, mouvements) donnant au récit un ton direct et accessible, conforme à l’esprit de saint François.

 

Martine

 

*Son nom : Giotto di Bondone (1266/7-1337)