Fresque :  «Les grands précurseurs de la Renaissance en art»

– Situation dans l’église : à côté du bureau de l’Accueil des prêtres dans l’église

– L’artiste : Émile Beaume (1888-1967)

Crédit photographique Bruno Parnaudeau

 

Cette scène raconte un épisode très apprécié par la dévotion populaire. Saint François est reconnu depuis toujours pour son amour très grand des animaux ; il les appelait « frères » et « sœurs » car il voyait la main du Créateur dans chaque être.

 

La tradition franciscaine, dans « Les Fioretti »,* (ch.16) raconte qu’un jour François, accompagné de quelques frères, passa près d’un arbre sur lequel étaient perchés une multitude d’oiseaux de toutes sortes. A son approche, ceux-ci quittèrent leur arbre et se regroupèrent sur le sol devant lui. Il commença à leur annoncer la Parole. Au lieu de s’effrayer, ils écoutèrent attentivement le saint. Il leur dit «Mes frères les oiseaux, vous êtes tenus d’une grande reconnaissance envers Dieu votre Créateur, et toujours et en tous lieux vous devez le louer parce qu’il vous a donné la liberté de voler partout […] Dieu vous nourrit, et il vous donne les fleuves et les fontaines pour y boire, il vous donne les montagnes et les vallées pour vous y réfugier, et les grands arbres pour y faire vos nids. Et, bien que vous ne sachiez ni filer ni tisser, il vous fournit à vous et à vos petits le vêtement nécessaire. Il vous aime donc beaucoup, votre Créateur, puisqu’il vous accorde tant de bienfaits». Et ils lui exprimaient leur joie : « …ils commencèrent à ouvrir leurs becs, à tendre leurs cous, à déployer leurs ailes… ».

La prédication terminée, il traça sur eux un signe de croix. C’est ce moment qu’a fixé Giotto, et qu’a repris fidèlement E. Beaume sur sa fresque. Alors que le frère derrière saint François a un geste d’étonnement, le « Poverello » se penche vers les oiseaux et tend la main pour faire ce signe de croix. Remarquez la composition de la scène : le peintre a dirigé tous les corps des oiseaux selon un axe qui rejoint sa main. Cela renforce l’impression que le saint communique vraiment avec eux ; son attitude et son visage expriment tendresse, bonté et douceur.

François encourage les oiseaux, et plus largement toutes les créatures, à reconnaître la bonté du Seigneur à travers chaque bienfait et à Le louer en tout temps : « Laudato Si mi Signore» s’exclame-t-il dans le « Cantique des Créatures »**

 

Puis « les oiseaux s’envolèrent alors en quatre groupes vers les quatre directions qu’indiquait la croix » (Fioretti ch. 16). Ainsi François s’adresse à ses frères les oiseaux comme il s’adresse à ses frères les hommes à qui il demande d’aller à travers le monde louer Dieu et porter le message de la croix.

 

Martine

 

* Les Fioretti (« Petites Fleurs ») sont un recueil anonyme du XIVe siècle contant sur un ton naïf et humoristique les miracles et petites histoires (53) qui se seraient passés autour de Saint François d’Assise et de ses premiers disciples. Ces Fioretti, d’une écriture poétique, sont aussi des leçons de sagesse.

 

** « Le Cantique de Frère Soleil » ou « Cantique des Créatures » est considéré par les chercheurs franciscains comme  le premier poème en italien ancien. Il fut créé au cours de l’hiver 1224-25 à l’abbaye Saint Damien à Assise par Saint François .