(Crédit photos : Bruno Parnaudeau)

« Jésus donc sortit dehors, portant la couronne d’épines et le manteau pourpre. Et Pilate leur déclara ’Voici l’homme’» (Jn 19, 5)

 

Dehors, la foule gronde, les lances menaçantes forment un rempart. Pilate est le garant de l’ordre public. Il veut la paix. Désarçonné par le silence de Jésus il lui dit «Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher, et le pouvoir de te crucifier ? ». Jésus répondit «Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut» (Jn 19, 10-11).

Les deux « Pouvoirs » se font face. Le premier, terrestre, en pleine lumière, rigide, fier, couronné de lauriers, symbole du pouvoir  humain, montrant le condamné : «Ecce homo», et le second, divin, dans l’ombre, calme, soumis.

Jésus  bafoué, torturé, moqué, humilié a été vêtu de pourpre, tenant un sceptre de feuillage (G. Desvallières transforme le roseau en palme des martyrs), la tête couronnée d’épines mais rayonnant d’une auréole lumineuse. Il proclame sa divinité en toute humilité au moment même où elle semble niée. Appuyé à  la colonne et la cachant, le Christ est colonne. Dans la Bible, les  colonnes placées devant le temple de Jérusalem lors de sa construction par Salomon (1) faisaient une sorte de lien entre le Ciel et la Terre.  L’artiste montre ainsi : Jésus pleinement Dieu et pleinement homme (les pieds enfoncés dans le sol), et la manière dont l’invisible divin a fait irruption dans le visible de notre monde.

Entre les deux hommes, un personnage soulève un bassin. Pilate s’apprêtant, afin de se débarrasser de ce condamné encombrant, à s’y laver les mains devant la foule, prononce ces paroles : «Je suis innocent du sang de cet homme »  (Mt 27, 24). On peut penser que si l’artiste a coloré de vert ce bassin c’est que l’eau qu’il contient devient l’espérance de l’humanité toute entière. Par ce geste  Pilate cèle le destin de Jésus mais surtout de l’humanité qui sera alors à jamais sauvée, Jésus nous rachetant tous par sa victoire sur la mort.

Martine

(1)  2 Chr 3,17 et 1 Rois 7,21

(Crédit photos : Bruno Parnaudeau)