«Mon coeur m’a redit ta parole : « Cherchez ma face. » C’est ta face, Seigneur, que je cherche. » (Ps 26, 8-9a)

(Crédit photos : Bruno Parnaudeau)

Parmi la foule haineuse ou indifférente qui entoure Jésus sur son chemin vers le Calvaire, une femme ose s’avancer. Elle ose bousculer les soldats qui gardent de près Jésus. Elle fait fi du qu’en dira-t-on. Elle laisse parler son cœur. Sa compassion pour un être humain dans la souffrance est plus forte que tout. D’ailleurs les lances sont rejetées à l’arrière-plan. Les soldats sont comme pétrifiés par tant d’audace.

On ne sait pas qui elle est. On ne connaît rien d’elle. D’où vient-elle ? Quelles sont ses croyances ? Ses convictions ? Sa couleur de peau ? Ses défauts ? Ses qualités ? Elle est simplement humaine. Elle ne supporte pas la souffrance de cet homme. Elle lui offre un peu de réconfort par ce simple geste d’essuyer son visage plein de sang, de sueur et de crachats.

C’est alors un cœur à cœur de Jésus avec cette femme. Ils sont seuls malgré la foule. La poutre transverse de la croix est courbe et semble se refermer sur eux pour les protéger. En remerciement de ce geste, Jésus laisse l’empreinte de son visage sur son linge. Un visage lumineux, rayonnant. Déjà le Christ en gloire, le Christ de la Résurrection.

On ne sait pas ce que cette femme est devenue. L’a-t-elle suivi jusqu’à la croix ? L’a-t-elle suivi plus loin encore dans sa vie ? L’empreinte du visage du Christ s’est-il aussi imprimé en elle ? Peu importe, elle a offert à Jésus, homme souffrant, un bref instant de tendresse, de compassion, de réconfort. « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40). Cette parole prend tout son sens ici.

Comment, en cette période difficile, ne pouvons-nous pas faire le parallèle entre le geste de Véronique et les gestes accomplis jour et nuit dans les hôpitaux auprès des personnes malades. Puissions-nous suivre l’exemple de Véronique et passer outre les préjugés et nos peurs, pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs dans la souffrance et ainsi, à l’image de la fleur qui semble prendre racine de cette rencontre aux pieds de Jésus et Véronique, faire renaître l’espoir dans ce monde.

 

Olivier