Chers paroissiens, la parution du rapport Sauvé est une épreuve terrible, mais aussi salutaire. Ce qui a été mis en lumière est effroyable. A l’opposé de notre vocation chrétienne, qui nous appelle à être des serviteurs et à donner notre vie, à l’image de notre Maître, certains ont abusé de leur position pour se faire servir et donner cours à leurs pulsions dévoyées, et ont ainsi détruit la vie des autres. Nous pouvons remercier les évêques de France qui ont demandé que la lumière soit faite sur tous ces agissements, confiants en la parole du Christ : « la vérité vous rendra libres. » (Jn 8,32) Le mal est profond, mais nous savons que Dieu peut tirer le bien du mal et faire toute chose nouvelle (Ap 21,5). Comment pouvons-nous y contribuer ? Comme le Seigneur a créé le monde en 6 jours, nous pouvons :

  1. Prier pour les victimes des abominations commises. C’est une première étape, qui sera suivie d’une indemnisation qui ne sera que justice, et qui ne pourra pas compenser le tort subi.
  2. Prier pour leurs agresseurs. Ils tombent sous le coup de la parole terrible du Christ : « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits.» (Lc 17,1‑2) Nous pouvons prier pour qu’ils se repentent mais aussi agir pour qu’ils se soignent et se livrent à la justice, si ce n’est déjà fait.
  3. Nous convertir. Le mal ne concerne pas que les autres, il concerne chacun(e) d’entre nous. Comment puis-je ressembler davantage au Christ ? 
  4. Lutter. Les abus sexuels ne sont malheureusement pas l’apanage de l’Eglise. Même s’ils sont plus graves en son sein, ils doivent être dénoncés et prévenus partout. En ce sens, il est nécessaire de lutter contre la pédophilie, mais aussi contre la pornographie, un cancer grandissant dans notre société qui touche maintenant les enfants eux-mêmes.
  5. Nous émerveiller. Portons nos regards vers la lumière, celle qui vient des saints, que l’Eglise nous invite à connaître et invoquer. Mais aussi celle qui vient des vrais amis de Dieu, les innombrables prêtres qui non seulement n’ont pas commis d’abus sexuels (97% d’entre eux) mais qui se donnent jour après jour au service de leurs frères. Et les laïcs, encore plus nombreux, qui font de même, avec leurs propres charismes.
  6. Inventer une Eglise nouvelle. Le synode pour la synodalité, qui vient de s’ouvrir et se conclura en 2023, nous invite à être créatifs, sans pour autant rejeter les trésors que la Tradition nous a laissés. Nous devons discerner ce qui mérite d’être conservé, ce qui devrait être abandonné, ce qui pourrait être créé. En particulier, nous devons renoncer au cléricalisme, qui peut être le fait aussi bien des prêtres que des laïcs. Donner plus de place aux femmes dans les instances de décision. Sans oublier les pauvres.

En agissant ainsi, nous créerons avec le Seigneur un monde nouveau, qui sera « très bon » (Gn 1,31).  Mercredi 20 octobre, lors de notre deuxième soirée fraternelle, nous pourrons échanger sur ces sujets dans un esprit de respect mutuel et de fraternité, sous le regard du Christ présent au milieu de nous et que nous pourrons ensuite adorer dans le Saint Sacrement.

Viens Esprit Saint ! Sans ta Puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé ! 

P. Arnaud