Le 2 février 2020 le Pape François signait l’exhortation apostolique « L’Amazonie bien aimée » suite à l’assemblée du Synode des évêques consacré à la région amazonienne.

Dans le numéro 2 février 2021 de la revue « Études » Géraldo de Mori, jésuite,  professeur de théologie à Belo Horizonte (Brésil) consacre un intéressant article à « La réception de« Querida Amazonia»» (p 69 à 78)

On y trouvera des informations précieuses concernant la mise en œuvre des recommandations de l’Exhortation et du Synode dans cette région. En outre la portée universelle de ces documents est bien soulignée.

 

Sur place, quelle mise en œuvre ?

  • Le « Réseau ecclésial panamazonien» créé en 2014 est une « organisation qui articule sur le terrain les différentes forces et initiatives ecclésiales, sociales et écologiques» pour la défense de cette région et de ses habitants. Des initiatives ont été prises en outre concernant la lutte contre la Covid 19 et le relevé des conflits socioterritoriaux (Pensez aux incendies dévastateurs de ces derniers temps.)

 

  • L’organisation d’une structure synodale régionale : La « Conférence ecclésiale de l’Amazonie». Deux orientations ont occupé ses travaux: La création d’un rite amazonien en dialogue avec la tradition rituelle de l’Église et la question des nouveaux ministères.(A cet égard l’auteur souligne l’intérêt de propositions courageuses et importantes : ministère de soins de la maison commune, de l’accueil des déplacés, de la charge pastorale d’une communauté, des fonctions de lecteur et d’acolyte conférés aux femmes et aux hommes. Ces ministères avaient été quelque peu laissés dans l’ombre par les médias au profit de la question du ministère presbytéral conféré à des hommes mariés déjà diacres ou de la question du diaconat pour les femmes.)

 

Une réflexion à portée universelle

 

« Que se passe-t-il dans cette partie du monde qui présenterait une capacité de féconder l’Église et l’écologie en leur ouvrant de nouveaux chemins ?»

L’auteur distingue trois éléments :

 

  1. Sur le plan physique la richesse du biome amazonien sans oublier par exemple le bassin du Congo ou la région Asie-Pacifique : Biodiversité, réserve d’eau douce.

 

  1. La richesse et la diversité des peuples autochtones et des peuples arrivés depuis le début de la colonisation : un « Bien-Vivre», «une façon d’exister en harmonie avec soi-même, avec la nature, avec les êtres humains et avec l’être suprême car il existe une interrelation entre tous les éléments du cosmos où personne n’exclut personne.» (p. 72)

 

  1. L’inculturation : « La prise en compte de la culture dans laquelle Évangile a été annoncé et mis en forme aide à en découvrir la semence dans les cultures dans lesquelles il est à nouveau proposé. » (p. 72) Le parcours de l’inculturation « ne déprécie rien de ce qu’il y a de bon dans les cultures … mais le recueille et le porte à sa plénitude à la lumière de l’Évangile.» (Exhortation n° 66)

 

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C’est bien à une conversion que nous invite le pape François ainsi que le Synode qui a précédé son exhortation. Une conversion qui concerne les populations et les Églises d’Amazonie mais aussi l’ensemble de l’humanité appelée à « sauvegarder cette partie de la planète dont dépend en grande partie (son) avenir». (p. 113)

 

L’article de Géraldo de Mori fourmille de précisions concernant des réalités humaines précieuses qui ne sont ici que grossièrement évoquées.

P. Christophe