Les zéphyrs silencieux – Les filles affligées de Jérusalem

https://youtu.be/v9AGuYai8hc

Souvenons-nous, nous sommes sur la Via Dolorosa, Jésus, titubant sous le poids de la croix et de tous nos péchés monte au Golgotha. Saint-Luc dans son évangile nous raconte sa rencontre avec les filles de Jérusalem (23, 27-31) : « Une grande masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais se retournant sur elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants !  (…) ».

 

L’extrait Les zéphyrs silencieux que vous écoutez est tiré du morceau « Les filles affligées de Jérusalem » dans lequel l’auteur (Vivaldi ?) invite « toutes choses dénuées de raison à se joindre aux filles de Jérusalem pour se lamenter », que « pleure, que toute la Création pleure ».

 

Le zéphyr est un vent doux, frais, et agréable, une brise légère. Cela me fait penser au prophète Elie à qui Dieu s’est manifesté à l’Horeb par « l’haleine d’une brise légère ». Mais en ce Vendredi Saint, Dieu est silencieux comme les zéphyrs et le Ciel s’est fermé à la douleur du Fils.

 

La Création est suspendue comme les violons qui sont tout en retenue, répétant le même motif musical, cœurs battant à l’unisson du cœur de l’agneau immolé.

 

La voix épurée de Philippe JAROUSSKY en écho aux instruments à cordes résonne en nos âmes immobiles tel un fil de douleur entre la Terre et le Ciel.

 

En voici la traduction :

 

Que les zéphyrs se taisent,

Que les prairies se figent

Que, par l’onde chérie,

Les frondaisons et les fleurs

Ne soient pas rassasiées.

 

Le fleuve étant mort,

Que la lune et le soleil soient aussi privés

De leur propre lumière.

 

MHM