Au registre supérieur de sa peinture, Maurice Denis a représenté trois des symboles de l’Esprit Saint :

– La colombe « Il vit les cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui » Saint Marc 1 10

– Le vent ou le souffle illustré par les rideaux qui semblent bouger « Ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient » Actes des Apôtres 2 1-2

– Les flammes « Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu ; elles se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux » Actes des Apôtres 2 3

 

La couleur rouge dominante sur cette peinture comme dans toute l’iconographie de l’église est aussi la couleur liturgique traditionnellement liée au Saint Esprit.

 

La colombe est dans un ciel bleu pommelé caractéristique des cieux que l’on trouve dans d’autres peintures de Maurice Denis (voir Saint Georges aux rochers rouges au Musée des Beaux-Arts d’Angers).

Le peintre reste d’ailleurs dans cette œuvre grandiose sur une chromatique de couleurs qui lui est familière malgré le sujet et les consignes de Paul Tournon.

 

Lorsque vous entrez par la porte principale de l’église (avenue Daumesnil), cette colombe qui fait 2m50 d’envergure, semble fondre vers vous.

C’est la partie la plus visible de la peinture partiellement masquée par le ciborium, ce dais qui surplombe le tabernacle et qui symbolise la tente de l’arche d’alliance.

Cette construction, sujet de discorde entre l’architecte et le peintre, a failli faire voler en éclat leur belle amitié.

 

Les anges qui entourent le Saint Esprit ainsi symbolisé, n’étaient pas prévus dans le projet initial du peintre. Maurice Denis les a ajoutés (on le voit notamment sur les deux anges de dos qui viennent en surimpression de l’architecture). Cet ajout n’aurait pas été possible s’il s’agissait d’une technique à la fresque.

 

De la gloire qui entoure la colombe partent des rayons qui vont traverser toute la peinture jusqu’aux scènes du registre inférieur. Maurice Denis évoque ainsi l’action de l’Esprit Saint depuis le commencement et jusqu’à la fin des temps.

 

Ces rayons de lumière traversent les fenêtres du cénacle, lieu où étaient réunis Marie et les apôtres le jour de la Pentecôte, qui par leur forme rappellent les tables de la loi. L’artiste veut indiquer par cette symbolique que l’Esprit était à l’œuvre dans l’ancien testament.

 

Cette lumière, force de l’Esprit, se pose ensuite sous forme de flamme au-dessus de la tête de la Vierge et des apôtres.

Marie semble transcendée par cette force qu’elle reçoit, le mouvement de son vêtement symbolise un tourbillon, un mouvement ascensionnel (prémices de son assomption ?).

Les apôtres sont, quant à eux, dans la stupeur. Ils ne comprennent pas encore ce qui leur arrive. Mais remplis de la force de l’Esprit, ils sortiront et proclameront la gloire de Dieu comme l’indique la phrase qui entoure cette peinture.

Olivier