« Pape François en Irak, joie et espérance »
Dossier spécial du Bulletin de l’œuvre d’Orient : N°803 Avril-mai-juin 2021
« Jamais un pape n’avait pu se rendre en Irak. Jean-Paul II en avait rêvé, François l’a réalisé ». Tout le monde a bien perçu que cette venue du Pape François, pèlerin de la paix en terre irakienne, constituait un évènement historique. Mais les événements se succèdent et risquent de tomber dans l’oubli avec les résolutions qu’ils ont pu susciter. Pour ne pas tourner la page trop vite l’excellente revue de l’œuvre d’Orient, une fois de plus, est d’une grande richesse.
Comment ne pas imaginer d’abord la joie des chrétiens de Qaraqosh. Tel un bon pasteur, le Pape aura rejoint leur cœur : « Il y a surement des moments où la foi peut vaciller lorsqu’il semble que Dieu ne voit pas ni n’agit. Cela a été vrai pour nous aux jours les plus sombres de la guerre… Rappelez-vous que jésus est à votre côté. Ne cessez pas de rêver ! Ne vous reniez pas, ne perdez pas l’espérance ! »
Christian LOCHON dans une « brève histoire des chrétiens en Irak » nous invite à une hauteur de vue nécessaire : « Parce que les chrétiens représentent le sel de la terre mésopotamienne, le Saint-Père, dans ses escales, aura rencontré tous les irakiens… Il aura apporté à tous un immense message d’espoir et d’amour. »
Mgr Pascal GOLLNISCH, directeur de l’œuvre d’Orient précise, lui aussi, la portée de cette visite du Pape : « Il vient avec la force de la foi et la lumière de la vérité qui éclaire les hommes, les peuples et leur histoire. Cette lumière vise le Moyen Orient dans son ensemble.
Le Pape n’est pas venu soutenir ou défendre la petite communauté chrétienne face au monde musulman ; nous devons comprendre que cette ligne serait contre-productive voire mortifère pour les chrétiens d’Orients. Il vient souligner la nécessité d’intégrer les chrétiens dans une société capable de dépasser le clivage confessionnel. »
De son côté Fr. Ameer JAJÉ, consulteur du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, rappelle que « le pape François a voulu tendre la main à la religion musulmane à la fois chiite et sunnite… suivant l’exemple de Saint François il y a 800 ans. »
Et puis nous pourrons recueillir quelques paroles percutantes du Pape lui-même prononcées lors de son périple :
« L’hostilité, l’extrémisme et la violence ne viennent pas d’une âme religieuse et croyante. Ce sont plutôt des trahisons de la religion. »
Et depuis Mossoul, s’adressant aux chrétiens et aux musulmans :
« Si Dieu est le Dieu de la vie – et il l’est – il ne nous est pas permis de tuer nos frères en son nom.
Si Dieu est le Dieu de la paix – et il l’est – il ne nous est pas permis de faire la guerre en son nom.
Si Dieu est le Dieu de l’amour – et il l’est – il ne nous est pas permis de haïr nos frères. »
P. Christophe
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